Main invisible, biens collectifs, externalités, Adam Smith, Paul Samuelson, marché, besoins
On présente souvent la science économique comme la discipline qui se propose d'apporter des réponses à la question de savoir comment l'Homme peut satisfaire ses (nombreux) besoins. C'est notamment de cette manière qu'un grand nombre de manuels abordent cette discipline, dans leur introduction. Ces mêmes ouvrages en viennent vite à présenter le marché, c'est-à-dire le lieu de rencontre (théorique) d'une offre et d'une demande, pour un bien ou un service donné, comme l'instrument assurant, de la manière la plus efficace, la satisfaction des besoins des hommes.
Nous présenterons donc d'abord les raisonnements, désormais classiques, plaidant en faveur de la capacité du marché à assurer la satisfaction des besoins des hommes, puis nous envisagerons les limites à l'efficacité du marché, dans ce domaine.
[...] Le marché se montre donc incapable de satisfaire le besoin d'air pur . Ainsi, si l'intérêt de différents producteurs en situation de concurrence les amènent à répondre au plus près aux besoins des consommateurs, le marché connaît cependant certaines limites que mettent en évidence les biens collectifs et la présence d'externalités. Il revient alors à l'Etat de pallier ces insuffisances du marché, en proposant les biens collectifs utiles à la collectivité, ou en taxant les entreprises polluantes proportionnellement à leurs rejets toxiques, afin que celles-ci tiennent compte des dommages qu'elles causent aux autres agents économiques. [...]
[...] Le marché semble ainsi assurer de manière efficace la satisfaction des besoins. Cependant, une analyse plus poussée laisse entrevoir certaines "failles" dans cette vision (idyllique) d'un marché pourvoyant à tous les besoins . En effet, si les producteurs sont mus par le seul appât du gain, alors ils ne seront pas conduits à produire certains biens, pourtant très utiles à la collectivité, mais qui présentent l'inconvénient majeur de ne générer aucun profit . Il en va ainsi des biens (et des services) collectifs, tels les routes, les phares, les ponts, ou encore l'éclairage public, pour lesquels il est impossible d'identifier les consommateurs et de déterminer les quantités consommées. [...]
[...] Cette affirmation, servie par de nombreux arguments, peut cependant légitimement être mise en doute, et il est permis de s'interroger : le marché assure-t-il toujours la satisfaction des besoins, de la manière la plus efficace qui soit ? Nous présenterons donc d'abord les raisonnements, désormais classiques, plaidant en faveur de la capacité du marché à assurer la satisfaction des besoins des hommes, puis nous envisagerons les limites à l'efficacité du marché, dans ce domaine. C'est sans nul doute à Adam Smith que revient le mérite d'avoir, le premier, présenté le marché comme l'instrument le plus efficace pour assurer la satisfaction des besoins des hommes. [...]
[...] Samuelson, presque deux siècles plus tard, développe la même idée en assimilant le consommateur à un électeur, et le marché à un "référendum permanent" où l'on débat de la nature et de la quantité des biens et des services à produire. Le prix Nobel place même le consommateur au centre du marché puisque celui-ci serait "pour ainsi dire, le roi". Là encore, les firmes n'ont pas d'autre alternative que de se plier à la volonté des consommateurs, et les producteurs ne peuvent que répondre à la demande. [...]
[...] Ceux qui prônent l'effacement de l'Etat au profit du marché mesurent- ils en quoi le premier est indispensable à l'efficacité du second ? Bibliographie : GÉNÉREUX Jacques, Introduction à l'économie, coll. [...]
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