Mercredi 17 février 2009, le Président français a fait un discours télévisé annonçant les mesures décidées, dans le but de lutter contre la crise. On y trouve alors de nombreuses mesures, telles qu'une prime exceptionnelle de 500 euros pour les chômeurs qui ne peuvent pas bénéficier de l'assurance chômage parce qu'ils n'ont pas assez cotisé, mais aussi une volonté de réduire l'impôt sur le revenu de 2/3 pour les quatre millions de familles dont les revenus se situent dans la première tranche d'imposition, un accord de bons d'achat de services à la personne d'un montant de 200 euros pour 660 000 ménages bénéficiaires de l'allocation d'autonomie à domicile, 470 000 familles ayant de jeunes enfants, 140 000 familles ayant un enfant handicapé, ainsi que les chômeurs qui retrouvent un travail et qui ont besoin parce qu'ils ont retrouvé un travail de faire garder leurs enfants. Au total c'est donc un effort supplémentaire de 2,6 milliards d'euros par rapport à ce qui a déjà été fait que l'État a annoncé consentir pour soutenir ceux que la crise met le plus en difficulté.
[...] Le libéralisme devrait donc, selon Linder, accepter le rôle déterminant de la demande dans la structure de consommation. Mais, si la plupart des experts annoncent la fin du libéralisme économique, c'est dans la mesure où ce système serait totalement responsable de la crise financière actuelle, précipitée par la cupidité de quelques financiers de haut vol, et incapable de la résoudre. La plupart des analyses des causes de la crise constatent par exemple que c'est en grande partie les pouvoirs publics Américains qui ont favorisé la bulle financière et cela à travers 4 mécanismes : - La politique monétaire laxiste menée pendant 6 ans par la Fed et son président Alan Greenspan, pour favoriser la consommation aux États-Unis : les taux d'intérêt ont chuté. [...]
[...] Un parfum de protectionnisme flotte dans l'air note Binit Patel, économiste de Goldman Sachs. Mais, finalement, malgré quelques escarmouches, le virage protectionniste paraît encore assez modéré : on reste dans les clous de ce qui est permis par l'OMC, qui n'a pas relevé beaucoup de règles enfreintes. Pour Jean-Marc Siroën, professeur d'économie à l'université Paris-Dauphine, ce qui est presque étonnant, c'est qu'il n'y ait pas plus de protectionnisme, si l'on compare à la crise des années 1980, sans parler de celle de 1929. [...]
[...] En conclusion, c'est la crise actuelle qui entraîne un refus du libéralisme à l'anglo-saxonne, qui a pourtant pu être prôné pendant une assez longue période, quand le monde ne connaissait aucun déséquilibre majeur. Ainsi, de nos jours, on peut penser que s'applique, assez curieusement, la théorie de Joseph Schumpeter, selon laquelle le système capitaliste s'auto-détruit, et se transforme au fur et à mesure en système socialiste : on peut le constater, le monde occidental encore très incontestablement libéral il y a moins d'un an voit l'action de ses États augmenter sensiblement, par l'intermédiaire de nombreux plans de relances des économies et d'actions sociales bien plus nombreuses. [...]
[...] En résumé, on pourrait dire, pour reprendre la formule d'Élie Cohen, que nous assistons à une nouvelle phase de colbertisme high-tech, avec aujourd'hui un retour du dvt des politiques industrielles par les États. Un certain retour de l'interventionnisme étatique semble donc clair de nos jours. Est-ce à dire que le libéralisme a vraiment disparu ? Ne peut-on pas plutôt parler de nouvelle forme de libéralisme que de fin de celui-ci ? La crise du libéralisme reste à nuancer ! a. [...]
[...] En parallèle se développe une deuxième théorie : le modèle néo- protectionnisme ou néo-mercantiliste. Il s'agit en fait d'un modèle essayant de combiner et cumuler la stratégie des États, l'avantage du LE et l'avantage du protectionnisme. On se retrouve face à un protectionnisme sectoriel (comme dans l'agriculture, si l'on prend l'exemple de l'Union Européenne avec la Politique agricole commune (PAC, qui représente une barrière protectionniste puisque des droits de douane frappaient les importations agricoles extra-européennes, rendant leurs prix à un niveau supérieur à ceux en vigueur à l'intérieur de l'Union), et les secteurs considérés comme délicats en fonction du moment, on peut penser au secteur automobile français par exemple), mais le LE subsiste dans tous les autres secteurs et la clause de la nation la plus favorisée est appliquée (tout privilège accordé à un pays doit être accordé à tous les autres pays). [...]
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