Adam Smith est considéré comme le père fondateur du libéralisme. Il fut le premier à élaborer une théorie portant sur le libre échange, le rôle des intérêts privés ou l'équilibre économique. D'autres plus tard le suivirent et firent évoluer sa pensée, on peut notamment citer Pierre Le Pesant de Boisguilbert, Bernard Mandeville, Anne Robert ou Jacques Turgot.
La conception de l'économie selon Smith est en parfaite opposition avec tout ce qui se faisait jusqu'alors. Elle est en effet en faveur de la décentralisation des décisions humaines plutôt que leur concentration. Après le siècle des Lumières, on assiste peu à peu à l'émergence simultanée du sujet-citoyen, titulaire de droits politiques indiscutables, et de l'individu intéressé et rationnel, l'homo oeconomicus. Le libéralisme d'Adam Smith a façonné l'économie mondiale pendant de nombreuses années et est toujours d'actualité aujourd'hui malgré le fait que de nombreux auteurs sont venus remettre en cause certains de ses fondements et lui ont apporté quelques améliorations.
[...] La question principale tourne en fait autour de plus ou mois d'état. Finalement, on peut dire que l'évolution des politiques actuelles témoigne d'un tâtonnement entre libéralisme et keynésianisme, situation que l'on peut résumer par cette interrogation de Douglas North, prix Nobel d'économie en 1993 : comment parvenir à un équilibre en se dotant d'une protection sociale acceptable sans provoquer de désincitation et sans décourager les gains de productivité ? Il s'agit plus précisément de s'interroger sur la dose consensuelle qu'il convient d'établir entre le principe d'égalité privilégiant comme ce fut notamment le cas lors des trente glorieuses la redistribution et la couverture sociale, et celui d'équité, stimulant de la croissance économique. [...]
[...] Ces aspects atténuent le principe libéral de l'intérêt privé. La justice distributive régie par le principe : A chacun selon ses efforts s'affaiblit, en faveur d'une dose accrue de justice commutative, laquelle obéit à la maxime : A chacun selon ses besoins Toutes ses évolutions vont à l'encontre de la conception libérale de l'état minimum (on dit aussi : Etat- gendarme), comme en témoigne d'ailleurs l'évolution de la part relative des dépenses publiques dans le PIB des principaux pays occidentaux. [...]
[...] II) Les critiques contemporaines du libéralisme d'Adam Smith Cependant, l'évolution des économies de marché, à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle, a fait naitre un certain nombre de critiques. On a observé en effet que le marché ne fonctionnait plus comme l'avait prévu l'analyse libérale : la liberté, qui a permis la concentration des entreprises, a affaibli la concurrence, et on a constaté, par ailleurs, que l'intérêt individuel ne conduisait pas nécessairement à l'intérêt général. [...]
[...] En dépit des interventions publiques, les problèmes posés, en particulier celui du chômage, ne sont pas résolus. Les politiques de relance par la demande se sont soldées par une montée de l'inflation. Nombreux sont ceux qui pensent que les difficultés actuelles viendraient d'une extension du champ d'intervention de l'état. Aussi assiste-t-on à un renouveau de la pensée libérale. Cependant si ce renouveau a influencé le discours des pouvoirs publics notamment aux Etats-Unis et en Grande- Bretagne, force est de constater qu'un retour au libéralisme des années 1920 semble être exclu. [...]
[...] Pour les libéraux, la société de marché est un système ordonné qui ne connaît ni la guerre permanente ni la loi de la jungle. Les relations entre les hommes sont régies par des règles qui assurent la stabilité et la cohérence de la société (respect des contrats, de la propriété et des transactions). A l'intérieur de celle-ci, les individus conservent le maximum de responsabilités et d'initiative dans l'organisation de leur existence, et leurs comportements sont déterminés par des préoccupations et des calculs purement privés. [...]
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