La théorie de Keynes se présente comme une critique de l'analyse « classique » (néo-classique) représentée par A. Marshall et A.C. Pigou. Cette dernière ne semblait plus proposer d'explications satisfaisantes de l'évolution du capitalisme au XXème siècle, notamment des crises de surproduction et de la persistance du chômage. Ainsi, dans la Théorie Générale, Keynes commence-t-il par réfuter l'interprétation traditionnelle en mettant en évidence un chômage involontaire non résorbé par des diminutions des salaires réels. Selon lui ces baisses contractent la demande, et le faible niveau de celle-ci conduit les firmes à revoir à la baisse leurs anticipations de production, ce qui tend à réduire les revenus futurs et, en conséquence, la consommation. C'est l'enclenchement d'un processus récessionniste caractérisé par un sous-emploi durable.
Pour rompre ce cercle vicieux, Keynes suggère d'encourager la demande et de soutenir l'investissement autonome. C'est à l'Etat que revient cette fonction. Ses suggestions ont inspiré la majorité des politiques économiques menées par les gouvernements des principaux pays développés. La notion de politique économique keynésienne évoque la période où les gouvernements semblaient avoir prise sur l'économie. D'ailleurs, pendant le quart de siècle qui a suivi la disparition de Keynes, (1945 – 1970) ses idées ont acquis une influence croissante, jusqu'au moment où le Président Nixon lui-même affirma « nous sommes tous des keynésiens à présent ».
Mais la forte inflation (inflation galopante) du début des années soixante dix va marquer la fin du règne du keynésianisme « primaire » c'est à dire le recours à une politique budgétaire discrétionnaire pour stimuler la demande et assurer le plein-emploi. Faut-il pour autant en conclure que ces politiques sont dépassées ? Si un certain âge du keynésianisme – celui des années soixante - est sans doute révolu, la référence à Keynes ne semble pas près de disparaître.
[...] Partout, ces politiques qui avaient donné de bons résultats échouent. Les enseignements keynésiens les plus solidement établis semblent être démentis : non seulement le chômage ne diminue pas, mais l'inflation progresse elle aussi, l'économie connaissant une situation inédite, la stagflation Le dérapage de la courbe de Philips illustre cet échec. Il faut de plus en plus d'inflation pour réduire de moins en moins de chômage. La crise des années 1970 renverse les situations théoriques car certaines recettes keynésiennes sont interdites dans le contexte actuel. [...]
[...] Les résultats en sont une amélioration de la croissance et de l'emploi. Après le renversement conjoncturel intervenu en 2000, la politique économique américaine s'est montrée fortement réactive. La politique économique américaine est, depuis trois ans, franchement expansionniste. En 2003, le déficit public aux Etats-Unis, en incluant les Etats fédérés, était de l'ordre de 6 points de PIB, et les taux d'intérêts nominaux à court terme ont atteint un niveau historiquement bas En comparaison, la politique économique de la zone euro est sensiblement moins expansionniste. [...]
[...] Il est à noter que le financement par l'emprunt ne saurait évincer celui de l'investissement privé (critique de Friedman) puisque l'épargne additionnelle produite par le biais du multiplicateur permet de lancer un emprunt étatique sans risque de concurrencer le secteur privé. Toutefois, Keynes reconnaît qu'une tension existe sur le taux d'intérêt. La politique monétaire active (non neutralité de la monnaie) doit donc être utilisée par les dirigeants. En ce qui concerne la politique monétaire : pour Keynes, l'offre de monnaie est exogène. [...]
[...] A la fin des années 1970, les théories et les pratiques libérales supplantent le keynésianisme qui paraît impuissant à vaincre la crise Le retour des idées libérales Pour les théories néo-libérales dites de l' offre la crise est le résultat d'une détérioration des conditions de l'offre. Les politiques économiques doivent inciter de nouveau les offreurs à produire. Il faut donc assainir l'économie. La maîtrise de l'inflation devient un objectif fondamental, impliquant en particulier une diminution du déficit budgétaire. La théorie monétariste (point d'orgue des théories néoclassiques de l'offre) souligne l'importance fondamentale de la maîtrise de l'inflation. Il faut contrôler la masse monétaire : celle-ci doit augmenter dans un rapport compatible avec la croissance prévue du volume de la production pour éviter les dérapages inflationnistes. [...]
[...] 1 Des conditions économiques nouvelles Largement dominant dans les années 1980, le modèle classique a commencé à se fissurer dans le domaine monétaire. Le monétarisme en vogue à l ‘époque de P. Volcker (Président de la Fed sous Reagan) supposait que les agrégats monétaires puissent être contrôlés. Or, la déréglementation des marchés financiers est venue à bout de cette idée. Face à la volatilité des agrégats, la Fed revenait, à la fin des années 1980, à une politique de régulation monétaire par les taux d'intérêt. [...]
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