Samuelson évoque l'existence d'un cruel marchandage entre inflation et chômage. Il faudrait choisir entre l'un et l'autre. Le débat autour de cette relation, dite aussi courbe de Philips, est ancien et date depuis les années 1960. Il n'a jamais été tranché par les économistes principalement de mouvance keynésienne qui continuent à croire à la réalité de ce dilemme. Les économistes libéraux considèrent eux que ce dilemme n'existe pas et que la maîtrise de l'inflation est la meilleure façon de résoudre le chômage.
[...] Les configurations très diverses de la corrélation inflation- chômage Une relation s'établit dès lors : plus le chômage augmente, plus l'inflation diminue. Plus précisément, il semblerait que les Etats-Unis et le Royaume-Uni révèlent la relation de Philips tandis que les autres pays développés comme la France, le Japon ou l'Allemagne reflètent la courbe de Philips. Autrement dit, les modèles libéraux ne présentent pas la courbe de Philips. Ce serait la spécificité des modèles keynésiens, ce qui n'empêche pas une certaine difficulté à maîtriser le chômage et l'inflation. [...]
[...] En contrepartie, d'autres situations seraient plus susceptibles d'une lecture comme le suppose la courbe de Philips, en particulier le cas du Japon sur les 10 dernières années, voire les cas français et allemands ou encore les différences entre les pays industrialisés en 2001 où effectivement de manière progressive, le taux de chômage semble d'autant plus important que l'inflation est faible Les courbes de Philips semblent ainsi ne correspondre à aucune loi générale Ces différences dans les situations rendent difficiles l'énoncé général d'une loi entre inflation et chômage. En d'autres termes, dans l'obligation de se demander si ces relations ne sont pas spécifiques à un modèle de croissance et en particulier s'il n'y a pas un modèle anglo-saxon à cet égard. B. Le rejet de la courbe de Philips par l'analyse libérale à travers 1. Le rejet radical de la nouvelle économie classique Pour la nouvelle économie classique, c'est-à-dire celle de Lucas ou l'école des anticipations rationnelles, la courbe de Philips n'existe pas. [...]
[...] La courbe de Philips : une relation entre inflation et chômage 1. Le principe général d'un dilemme inflation-chômage Les travaux de Philips ont été suivis de nombreux travaux qui ont cherché, pour certains, à étendre la relation de Philips à une relation entre chômage et inflation. Les travaux les plus importants étaient menés par Samuelson, Solow et Lipsay et aboutissaient à la définition d'une courbe de Philips qui repose sur le même principe mais où la relation s'établit entre inflation et chômage. [...]
[...] En effet, la courbe de Philips heurte les principes fondamentaux de l'approche néoclassique pour deux raisons : 1. Dans l'approche néoclassique, la baisse des salaires est source de résorption du chômage Pour les néoclassiques, l'inflation a une origine principalement monétaire selon Friedmann et dès lors, les phénomènes d'inflation et de chômage sont indépendants ou encore la maîtrise de l'inflation est la première condition de l'assainissement économique et de la résorption du chômage La critique monétariste : la courbe de Philips fait partie de l'illusion monétaire Pour Friedmann, il se peut que sur un court terme, l'illusion monétaire joue. [...]
[...] L'augmentation de la demande effective se traduit par l'augmentation de l'emploi et dès lors que la population totale active est occupée et que les facteurs de production sont employés, l'augmentation de la demande se traduit par l'inflation. C. Des seuils apparents 1. Le Non Accelerating Wage Rate Of Unemployment (NAWRU) Dans la relation qu'il établit, Philips définit l'existence d'un seuil que lui-même évalue et précise au niveau de de chômage. La hausse de salaire correspondrait à un niveau élevé de chômage. Si le chômage va au- delà de ce seuil, les salaires diminuent. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture