La globalisation financière qui s'est opérée depuis a transformé les modes de financement de l'activité. L'augmentation des financements sur marchés de capitaux et la mobiliérisation des actifs bancaires ont rendu l'opposition Economie d'endettement/Economie de marché de capitaux, théorisée par J. Hicks, caduque. On peut légitimement parler de financiarisation de l'économie dans le sens où toute activité économique entretient désormais des liens avec les systèmes de finance mondiale qui impriment leurs propres dynamiques (...)
[...] Cette composition comporte un risque de démultiplication artificielle des risques ! Par l'association de risques a priori indépendants (exemple risque de change/risque de défaut), multipliée par la spéculation, on créé un risque systémique. On lie en effet des acteurs a priori indépendants entre eux, qui se verront forcés à agir dans le même sens. Tels est le principe de fonctionnement de la titrisation des créances, au cœur de la crise financière actuelle, et notamment des CBS (Credit-Default-Swap) dont certains économistes demandent le moratoire provisoire.[17] Enfin, la gestion du risque par les produits dérivés ne concerne que les risques connus. [...]
[...] Il n'en reste pas moins que cette financiarisation a profondément transformé la gouvernance des entreprises dont le mode de gestion s'est orienté vers la rentabilité à court-terme. * II. Le nouveau capitalisme ou capitalisme actionnarial Le mythe des 15% de rentabilité . La prise de pouvoir des actionnaires sur la gestion des entreprises est un résultat direct de la financiarisation de leur gestion. En se finançant par l'émission de titres sur les marchés, elles ouvrent l'accès à leur capital mais également à leur administration, une action étant un titre de propriété assurant à l'actionnaire le droit de siéger au conseil d'administration. [...]
[...] Jean Gadrey dans un article du Monde[13] dresse un tableau comparé de l'évolution du pouvoir d'achat du portefeuille CAC40, des salaires et d'un minimum social, le RMI : en vingt ans (1988-2008, période intégrant donc les récentes chutes boursières le premier a vu son pouvoir d'achat augmenter de 120%, les seconds de 15% et le troisième de 5%. Si l'on se place dans les mois précédant le krach de 1987, pour éviter de partir d'une valeur basse après-krach pour le CAC40 qui peut fausser l'analyse, on observe quand même une croissance de ! [...]
[...] A la base, ce sont des instruments de couverture des risques et ont de ce fait contribué à la sécurisation des transactions de marché. Ces produits peuvent en effet servir à couvrir une position commerciale face au risque de change par exemple sur les marchés à terme, ou assurer un créancier contre un risque de taux. Le biais du système réside dans le fait qu'on croit alors éliminer le risque en le divisant et le mutualisant. Il n'en en réalité pas diminué puisque aucun acteur n'a agit sur ses sources, il est seulement découpé en fragments élémentaires et redistribué dans le système financier. [...]
[...] Comment la financiarisation de l'économie affecte-t-elle l'économie réelle ? Les années 1970 représentent un tournant majeur dans l'histoire économique occidentale : l'effondrement du système de changes fixes de Breton Woods qui suit la décision de Nixon de suspendre la convertibilité du dollar en 1971, les chocs pétroliers et l'essoufflement des gains de productivité sonnent le glas de la croissance autoentretenue et la fin de l'Etat planificateur économique. S'en suit alors un retour au marché, notamment via la libéralisation des marchés de capitaux. [...]
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