Friedrich Hayek, socialisme, totalitarisme, libéralisme, démocratie, convergence socialisme-totalitarisme, La Route de la servitude, nazisme, Keynes, Beveridge, État-providence, courant anarcho-capitaliste
Friedrich Hayek est souvent considéré comme l'un des artisans du "retour" de la pensée libérale, voire néo-libérale du vingtième siècle. Économiste débordant largement dans le champ de la philosophie politique, il est également à partir de sa création en 1947 l'un des acteurs clés de la Société du Mont-Pélerin, sorte de "société de pensée" internationale dont le travail idéologique a beaucoup contribué aux victoires politiques du néo-libéralisme à compter de la fin des années soixante-dix. Il est notamment l'auteur de deux ouvrages importants, qui encadrent en quelque sorte son parcours intellectuel.
[...] Friedrich Hayek : socialisme et totalitarisme, libéralisme et démocratie Friedrich Hayek est souvent considéré comme l'un des artisans du « retour » de la pensée libérale, voire néo-libérale du vingtième siècle. Économiste débordant largement dans le champ de la philosophie politique[1], il est également à partir de sa création en 1947 l'un des acteurs clés de la Société du Mont-Pélerin, sorte de « société de pensée » internationale dont le travail idéologique a beaucoup contribué aux victoires politiques du néo- libéralisme à compter de la fin des années soixante-dix. [...]
[...] Il conviendrait ainsi selon Michel Foucault de réidentifier non pas une, ni même deux, mais peut-être trois postures au sein du libéralisme. La première définirait un champ de débats et de forces assez divers autour de la question de la frontière entre État et société. À dire les choses clairement, un socialisme démocratique pourrait même y être inclus, en tout cas pourrait être considérée comme une réponse possible au sein de cette configuration. Une seconde définition distinguerait un libéralisme radical, fondamentalement antiétatique : c'est l'hypothèse défendue par les libertariens, qui fondent cette radicalité précisément sur le constat qu'ils formulent d'un échec du libéralisme classique à défendre efficacement l'idée d'un effacement de l'État. [...]
[...] Il convient ici de rappeler clairement que si Hayek est un libéral, il n'est donc pas férocement démocrate, loin de là. Cette posture singulière le distingue assurément d'un Raymond Aron, plus proche en fait de la figure de Keynes que de celle d'un auteur qui n'hésite pas à remettre en cause la démocratie et l'État-providence. En ce sens, Hayek opère un véritable retour en arrière, à une époque où le libéralisme ne semblait guère soucieux d'intégrer l'apport démocratique et voyait au contraire dans le suffrage universel ou l'accès de catégories populaires au suffrage un risque pour la liberté et l'ordre. [...]
[...] Il n'y a pas non plus d'attachement à une forme de libéralisme politique qui se poserait concrètement la question de la protection des droits. Plus que la démocratie en elle-même, ce qui semble primer et compter surtout pour Hayek, c'est l'idée qu'il se fait de la liberté. Pour lui, la liberté politique et la liberté économique sont indissociables. Hayek aime ainsi à noter que ce sont les pays où se sont développées les activités commerciales qui ont abrité les premières formes de régimes favorables aux libertés. Mais leur forme démocratique ne garantit pas cette fidélité aux idéaux premiers. [...]
[...] Ils symbolisent à ses yeux l'interventionnisme économique et l'interventionnisme social, tous deux aussi dangereux pour les libertés. Hayek est ainsi convaincu que la construction d'un Etat social, ou État-providence, comme la légitimation offerte à l'Etat d'intervenir sur les équilibres macro-économiques mène les régimes démocratiques à leur perte. C'est donc une définition très large du socialisme qu'il utilise et tente ainsi d'imposer, qui fait peu de cas de l'attachement de ces deux figures à des formes de libéralisme politique, et à leur refus éventuel de se revendiquer comme « socialistes », même avec la précision qu'apporterait l'ajout de l'adjectif « démocratique ». [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture