Fonctionnement des marchés, comportement des individus, Keynes, Veblen, Simon, Akerlof, Schumpeter, Pigou, Becker, utopie économique
Depuis l'édification de l'économie au statut de science, science a priori sociale, les économistes ont cherché à mettre à jour des lois économiques, capables d'expliquer le fonctionnement de l'économie comme organisation humaine, et système productif et d'échanges.
Mais expliquer ne suffit pas, il faut aussi agir, car la réalité économique qui s'impose à tous est celle de la rareté des biens disponibles, de l'inégale répartition des richesses et la pauvreté d'une partie de la population.
Ainsi les économistes ont fait un rêve, celui de contribuer à la réalisation d'un univers idéal où le bien-être serait leur objectif et qu'ils chercheraient à assurer le bien-être de tous par les moyens les plus adaptés.
En intimant aux monarques, le strict respect des lois naturelles, sachant qu'elles sont divines, les physiocrates bornent déjà l'interventionnisme d'un État bien peu éclairé, en matière économique.
[...] Il y a donc une incapacité des marchés à remplir intégralement un rôle de coordination des comportements des individus. Ce constat, Keynes l'avait, dès les années 1930, établi, à partir du marché du travail où il avait non seulement expliqué que la flexibilité du salaire à la baisse ne pouvait assurer le plein-emploi et que l'autorégulation des marchés relevait plus du mythe que de la réalité. Ainsi, penser la perfection du fonctionnement des marchés et des comportements des individus permet de rendre compte des imperfections réelles, et de les solutionner dans la mesure du possible. [...]
[...] Mais il n'y a aucune raison en général de supposer que cela sera toujours possible et en fait il existe une variété importante et diverse de cas, où cette hypothèse serait manifestement erronée” La nature toute relative des lois économiques donne donc à cette science, un caractère bicéphale, où le cas général ne peut se départir du cas particulier où une théorie générale coexiste avec des théories particulières. L'utopie des économistes du marché ne permet-elle pas en définitive (“amélioration du bien-être de l'humanité au fil des siècles ? [...]
[...] Cette quête ambitieuse, ils vont l'envisager à partir de la construction d'une utopie économique, la mise à jour d'un monde parfait, où chacun serait en mesure de satisfaire ses besoins grâce à une production devenue abondante. L'accès au marché et la libre concurrence deviennent des conditions premières à la disparition de la rareté relative et la satisfaction de l'utilité des consommateurs Ils nécessitent la liberté de produire pour les producteurs. La liberté de produire, la liberté de circuler, et la liberté de consommer favorisent l'abondance. Les crises frumentaires d'Ancien Régime étaient le résultat des aléas climatiques qui provoquaient une sous-production agricole. La rareté de la production agricole devenait source de famine voire de révoltes. [...]
[...] Or c'est un point essentiel de ma doctrine qu'aucune théorie économique et sociale ne saurait être mise en pratique et que le progrès véritable sûr et définitif consiste toujours dans un acheminement lent et patient de la réalité vers l'idéal. Nous allons confronter l'utopie au réel et ainsi mettre à jour les imperfections du fonctionnement des marchés et du comportement des individus. II. L'utopie face au réel, l'émergence des imperfections économiques A. L'hypothèse de rationalité des agents L'hypothèse de rationalité des agents va très vite être contestée et perçue comme trop réductrice. [...]
[...] Cette quête consciente de leur intérêt individuel, les amène à réaliser l'intérêt général, comme s'il existait une main invisible qui les guidait dans la réalisation d'une fin consciente et une autre inconsciente. La main invisible de Smith guide les comportements des individus et en aucun cas n'assure l'équilibre des marchés. Le marché va révéler à chacun si son choix de spécialisation est pertinent, car le prix de marché constitue pour tous une information précieuse. Il indique aux producteurs si leurs choix productifs sont pertinents ou non. Un produit qui ne trouve pas preneur est soit trop cher ou inutile. [...]
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