Finance, croissance, économie, politique économique, capitaux, marchés financiers, système bancaire, libéralisation, Bretton Woods, globalisation financière, mondialisation, régulation, PIB, investissement, déréglementation
Dans les années 1970, la finance, terme large qui désigne à la fois les activités de recherche de financement par les agents qui en ont besoin et celles de placement par les agents en détention de capitaux, mais aussi les institutions qui les font converger (marchés, banques...), s'est profondément développée. Le choix politique de libéralisation favorisant la finance, opéré aux États-Unis et connu sous le nom de Reaganomics, s'est répandu dans le monde, notamment en 1971 avec l'abrogation du système de Bretton Woods permettant un taux de change flexible et la naissance de la globalisation financière. Dès lors, si elle existait déjà auparavant, c'est surtout à partir de cette période qu'a émergé la finance globale telle que nous la connaissons aujourd'hui.
[...] Ainsi, nous pouvons affirmer dans un premier temps que la croissance stimule l'investissement et les marchés financiers. Le modèle de croissance endogène, introduit par Paul Romer en 1986, fait état d'une activité économique qui peut s'auto-entretenir. Avec les rendements d'échelle et l'innovation, la croissance stimule le progrès technique, autrefois considéré par Solow comme un résidu non expliqué de la croissance, et l'investissement. Ainsi, une croissance économique auto- entretenue par des processus microéconomiques efficaces soutient l'investissement des entreprises et donc le recours aux banques et marchés financiers. [...]
[...] Innovations financières et technologiques se sont mutuellement nourries et les marchés sont désormais interconnectés : ils se prêtent de l'argent 24 heures sur 24 avec des devises différentes. Cette globalisation financière fonctionne selon la règle dite 3 à savoir la déréglementation, le décloisonnement des acteurs financiers et la désintermédiation. Elle stimule l'accumulation de capitaux et donc l'investissement et la croissance économique. Enfin, pour Pagano (1993), les marchés financiers autorisent une réallocation plus efficace des capitaux. En effet, la finance facilite le passage de l'épargne à l'investissement, car elle réduit les pertes d'intermédiation. [...]
[...] Lorsque la Fed a effectivement augmenté ces taux en 2007 pour éviter l'emballement de l'économie, plusieurs emprunteurs à taux variables sont devenus insolvables et ont subi des saisies immobilières en conséquence. Dès lors, la consommation et l'investissement baissent, l'immobilier perd de sa valeur et les banques méfiantes ne veulent plus se prêter de l'argent entre elles, entraînant la chute de certaines d'entre elles ainsi que des sociétés qui ont titrisé. L'économie et la croissance se sont donc encastrées dans la finance et une crise financière se répand très vite dans l'économie à travers les canaux de transmission que sont les mouvements de capitaux, l'effet richesse sur le revenu des ménages et les effets financiers par le biais du crédit. [...]
[...] Cette part du hors bilan dans l'activité financière a fortement augmenté au cours des vingt dernières années, accentuant l'exposition au risque. Dans cette perspective, la titrisation permet de sortir une part des actifs du bilan et de les loger dans des fonds communs de créances souvent financés par des hedge funds, ou fonds alternatifs. C. Conséquences sur l'activité économique Tous ces risques de la finance, une fois leurs limites franchies, peuvent avoir de fortes conséquences sur l'activité économique à travers des crises d'envergure mondiale. [...]
[...] Dès lors, nous pouvons affirmer que sans croissance, la finance souffre. Le fait que les politiques cherchent souvent des solutions à court terme favorisant leur réélection n'aide pas non plus la finance à se relever. On voit en effet de plus en plus en période de croissance faible ou nulle des mouvements populistes émerger et proposer par exemple de rétablir le protectionnisme pour relancer l'économie nationale, en négligeant le poids de la finance globalisée et des échanges internationaux de capitaux. [...]
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