Dans l'histoire politique française, une proposition s'est toujours faite récurrente, donnant lieu à de virulents débats : augmenter le niveau général des salaires. Toutefois, malgré sa récurrence, le caractère passionné du débat empêche souvent le citoyen de déterminer si une telle mesure est réellement profitable à la collectivité ou non. Ainsi, en tentant d'établir si, selon la théorie économique classique et néoclassique, il faut ou non augmenter le niveau général des salaires, notre propos ne sera pas de reprendre les arguments galvaudés qui alimentent la vulgate politique, mais bien au contraire d'adopter une démarche strictement économique, afin d'établir une vue « neutre » sur ce sujet. C'est donc tout naturellement que nous commencerons par une définition économique du niveau général des salaires. Le niveau général des salaires représente la moyenne des différents taux de salaires perçus par tous les salariés. Le salaire, lui, se présente comme la contrepartie d'une prestation de travail : lorsqu'un agent individuel fournit un travail, il reçoit en échange un salaire de la part de l'employeur. Ainsi, le salaire s'apparente au prix du travail, déterminé par la confrontation, sur le marché du travail, des offreurs de travail (travailleurs) et des demandeurs (employeurs). Il semblerait donc que le salaire soit fixe, qu'il corresponde à un certain équilibre.
[...] En effet, le marché du travail étant parfait selon ces théoriciens, il existe naturellement, du fait de la confrontation des offre et demande de travail, un taux de salaire d'équilibre. Or, ce taux de salaire d'équilibre garantit le plein emploi. Il est donc clair que, selon cette théorie, l'Etat ne doit pas intervenir et modifier l'équilibre qui est optimal. Mais alors, la théorie keynésienne, bâtie partiellement en réaction à cette théorie néoclassique, justifie t-elle une augmentation des salaires ? Bibliographie - Encyclopédie Universalis, - Bernard et Colli, Dictionnaire économique et financier, Seuil, Paris - F. [...]
[...] Pour tenter de répondre à cette interrogation, nous considérerons en premier lieu les hypothèses qui fondent le marché du travail selon les théoriciens classiques et néoclassiques. Puis, nous nous intéresserons aux déterminants des offre et demande de travail, pour finalement étudier leur confrontation sur le marché, donnant lieu à la formation d'un niveau de salaire d'équilibre. L'hypothèse de perfection du marché du travail Avant de retracer le fil du raisonnement des économistes néoclassiques, intéressons-nous à ce qui fonde leur théorie : le marché du travail parfait Les économistes néoclassiques considèrent que le travail est un bien quelconque. [...]
[...] En effet, tous les offreurs de travail souhaitant travailler au niveau de salaire peuvent le faire. Seuls les offreurs souhaitant bénéficier d'un salaire plus élevé que ne trouvent pas d'emploi : il s'agit d'un chômage volontaire. L'équilibre néoclassique est donc un équilibre de plein-emploi. Il en résulte que, selon les néoclassiques, il n'est nul besoin d'augmenter le niveau général des salaires car celui-ci permet d'emblée d'atteindre le plein-emploi. Si l'on augmentait les salaires, on verrait alors apparaître du chômage, ce qu'illustre le graphique ci-dessous. [...]
[...] Alors, quelle serait la conséquence d'une hausse du salaire sur l'offre individuelle de travail ? Rappelons avant de répondre à cette interrogation qu'il s'agit du salaire réel, c'est-à-dire du salaire tenant compte du niveau des prix, car c'est bien en terme de pouvoir d'achat que l'individu raisonne lorsqu'il consomme. Il faut ici distinguer entre deux effets d'une hausse du salaire réel : Effet substitution : le salaire étant plus élevé, chaque heure travaillée permet de consommer plus qu'auparavant, d'où un intérêt à travailler plus (l'individu substitue donc du travail à du loisir). [...]
[...] Supposons qu'une entreprise embauche un travailleur de plus. Son coût supplémentaire sera alors le salaire versé au travailleur, soit w. Le gain supplémentaire qu'apporte ce travailleur à l'entreprise est égal au prix du bien produit multiplié par la production supplémentaire apportée par le nouveau travailleur. Or, cette production supplémentaire est le produit marginal du travail, soit PmL. En raison de la loi des rendements décroissants, PmL est décroissante. Le produit de PmL et du prix du bien, est appelé produit marginal en valeur du travail. [...]
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