La pensée de Keynes a eu une influence considérable sur la pensée et les politiques économiques du XXe siècle. Elle s'appuie sur les faiblesses du modèle classique et vise à recréer un système de pensée économique global. On rentrerait alors dans le schéma du paradigme décrit par Thomas Kuhn pour expliquer le processus des révolutions scientifiques. Néanmoins, l'approche de Kuhn dans le contexte français n'est pas forcément pertinente, dans la mesure où le progrès des idées keynésiennes ne s'est pas joué en terme d'opposition avec la théorie classique. Il s'agit dans cet exposé de soulever le cas de la France face à cette diffusion, d'en présenter la spécificité facteur de résistance (premier point) jusqu'au tournant de la seconde guerre mondiale favorisant le triomphe des idées keynésiennes (deuxième point) pour enfin s'interroger de nos jours sur l'impact de la théorie keynésienne, sa révision, sa réadaptation voire son dépassement (troisième point) ...
[...] La planification et les nationalisations ne sont pas à proprement parler des mesures keynésiennes : elles visent à instaurer un contrôle direct de l'Etat sur l'économie, alors que le keynésianisme est davantage une technologie de régulation, c'est à dire un encadrement du capitalisme de marché par des instruments fiscaux, budgétaires et monétaires. Le cadre de ces mesures est beaucoup plus anti-libéral que celui de Keynes. Pour cette période, on ne peut donc pas parler de politiques économiques keynésiennes, mais seulement d'instruments keynésiens, dont le plus frappant est la comptabilité nationale. Le keynésianisme de la Libération sert donc avant tout de moyen d'expression d'une vision politique et sociale réformiste. C'est une sorte de troisième voie une façon polie d'être socialiste selon S. Nora (un des haut-fonctionnaires keynésiens). [...]
[...] Enfin, il existe ce que Rosanvallon définit comme des indépendants, des particuliers tel que Largentaye (inspecteur des finances) qui a traduit la Théorie Générale ou encore Boris analysant le cas américain dans son ouvrage la Révolution Roosevelt (1933). Dans le courant des années 1930, il n'existe pas d'école keynésienne à proprement parler. Les courants sont divers et l'on ne note pas d'économistes universitaires . Pourtant les idées keynésiennes ne sont pas complètement absentes ;ainsi, le cas du front populaire peut il être considéré comme une expérience de type keynésien ? [...]
[...] Les nouveaux keynésianismes en France : diffusion et impact Les nouveaux courants d'interprétation de la pensée keynésienne. Dans les années 70, un courant d'auteurs développe une analyse nouvelle des thèses de Keynes et développe la théorie des déséquilibres essentiellement approfondie en France par des auteurs comme Malinvaud ou Hénin. Cette théorie s'efforce notamment de jeter un pont entre néoclassiques et keynésiens en recherchant des fondement microéconomiques des déséquilibres macroéconomiques. Aussi, elle défend l'idée selon laquelle la fixité des prix et l'imperfection de l'information entraînent l'apparition de déséquilibres sur les marchés. [...]
[...] -Face à ce nouveau type de crise, les politiques de relance keynésiennes se révèlent inefficaces. En France, les courants d'inspiration keynésienne prônent traditionnellement une relance par la demande. En 1975 : le plan de relance du gouvernement Chirac s'appuie sur l'allocation d'aides au logement, le soutien à la consommation et aux investissements productifs et le recrutement anticipé de 15000 agents publics. En 1981-82 c'est au tour du gouvernement Mauroy de mettre en application son plan de relance : au programme, revalorisation du SMIC, augmentation des prestations sociales, politique budgétaire de soutien à l'activité économique, création d'impôts nouveaux. [...]
[...] Dans les années 1970, il encourage l'exportation et les concentrations. - A la planification et aux nationalisations sont substitués des grands projets et des plans sectoriels : ils visent à lancer une dynamique tout en protégeant un secteur menacé par la concurrence étrangère. [On lance ainsi les programmes Caravelle (fin 1950s), puis Concorde et Airbus, le programme électronucléaire en 1974 ] Ce type d'actions, qui donnent un sentiment d'efficacité à l'Etat, est préféré aux mesures plus diffuses d'aide à l'industrie, souvent au détriment de leur efficacité. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture