Pour qu'un agent s'endette cela suppose que d'autres se portent créanciers : la notion de solvabilité est donc importante, car elle détermine directement les possibilités d'endettement des agents. Ainsi, les agents à capacité de financement exigent des garanties sur les possibilités de remboursement futures de l'agent : la question du risque et de son évaluation est déterminante. Les limites à l'endettement sont d'autre part d'ordre institutionnel : les banques ont historiquement été soumises à l'instauration de quotas pour limiter le risque de faillite et garantir les dépôts, notamment dans la zone euro.
L'endettement des États est lui aussi contrôlé institutionnellement, et les institutions internationales s'entendent pour fixer, dans un contexte de globalisation et d'interdépendance, des règles de conduite en termes d'endettement. Une des principales limites à l'endettement extérieur est donc, pour un État, la contrainte extérieure, notamment dans le cas des États-Unis.
Si les limites à l'endettement existent, quelles sont-elles ? Sont-elles toujours légitimes ?
[...] Des limites institutionnelles contraignent également les possibilités d'endettement des agents A. Les limitations du crédit par le contrôle bancaire Les limitations de l'endettement portent principalement sur les possibilités de prêts par les banques ; or les règles monétaires construites au cours du XXe siècle imposent certaines règles. L'endettement est limité par plusieurs ratios bancaires qui limite les prêts et crédits bancaires : le Comité de Bâle a exprimé plusieurs recommandations parmi lesquelles le ratio Cooke qui consiste en une limitation des engagements à long terme en fonction des fonds propres ; une couverture d'au moins est demandée. [...]
[...] Les limites à l'endettement d'un Etat s'expriment donc en termes de contrainte extérieure, mais elles s'avèrent très limitées dans le cas des Etats-Unis, car la défiance des agents est faible (cela contredit le paradoxe de Triffin, selon lequel la confiance des agents envers la monnaie de référence s'érode progressivement); de plus, utilisée en tant que monnaie de réserve et d'échange, la demande de dollars ne peut diminuer brutalement. Si la crise financière de 2008 a démontré les risques du surendettement (des ménages américains), les possibilités de recourir à l'endettement sont nombreuses et s'expriment différemment en fonction de l'acteur économique considéré. Les limites à l'endettement ne sont pas qu'économiques : elles sont également d'ordre institutionnel : des contraintes existent, notamment pour les banques, mais aussi, dans le cadre d'une union économique comme l'Union Européenne, pour les Etats membres. II. [...]
[...] Les limitations de l'endettement des Etats sont donc accrues dans le cadre particulier des unions économiques. Conclusion Les limites à l'endettement sont donc diverses et s'appliquent à tous les acteurs économiques mais de manière différente : ainsi la principale limite est celle de la solvabilité, à laquelle s'ajoute celle de la contrainte extérieure. Au cours du XXe siècle, l'évolution économique et la mondialisation, ayant pour effet d'accroître l'interdépendance, ont eu pour effet de restreindre et limiter institutionnellement les possibilités d'endettement pour les pays développés. [...]
[...] Sont-elles toujours légitimes ? L'endettement d'un agent économique est limité par sa solvabilité auprès des marchés et des agents à capacité de financement ; ces limites sont également d'ordre institutionnel ; I. La capacité d'endettement d'un agent économique est limitée par sa solvabilité auprès des agents à capacité de financement A. La solvabilité d'un agent détermine ses possibilités de recourir à l'emprunt Un agent économique quel qu'il soit s'endette pour disposer de moyens de financement supplémentaires ou qu'il ne possède pas. [...]
[...] Ainsi l'endettement de l'Etat dans ce cas précis est limité par le déficit qui s'ensuit de la balance extérieure. B. Le rôle des unions économiques dans la limitation de l'endettement des Etats Dans le cadre d'une union économique, à l'image de l'Union européenne, les limitations de l'endettement sont fortes en raison des contraintes monétaires et budgétaires, strictes, imposées aux Etats membres. Ainsi le traité de Maastricht de 1992 et surtout le traité d'Amsterdam de 1997 ont imposé des limitations précises en termes d'endettement : fixé à un maximum de le seuil est aujourd'hui dépassé par tous les pays de l'Union Européenne, ce qui prouve bien que les limites institutionnelles à l'endettement, même si elles existent, restent difficilement contrôlables et maitrisables par les gouvernements. [...]
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