Après la publication du Traité sur la monnaie en 1930 et avant même d'avoir achevé l'écriture de la Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, Keynes prend conscience du caractère révolutionnaire dont ses travaux sont porteurs. Mais qu'entend-on par révolution ? Le terme révolution renvoie au domaine de la physique et plus précisément à celui de l'astronomie puisqu'il désigne initialement le cycle des astres, ce mouvement rotatif autour d'un axe qui aboutit à un retour au point d'origine. Par analogie, la révolution dans son sens économique suppose donc un renversement des fondements sur lesquels repose le paradigme majoritairement accepté et une reconstruction de l'analyse économique sur de nouvelles bases jugées plus pertinentes. Or c'est précisément ce qui semble se passer dans les années 30 : alors que la théorie néoclassique montre ses faiblesses, alors qu'elle achoppe sur certaines questions et notamment celle du prolongement de la crise de 1929, les travaux de Keynes s'imposent comme une référence et placent dans l'ombre le corpus néoclassique.
[...] Dès lors, ces travaux conduisent aussi à une reconsidération, une revalorisation du rôle de l'Etat dans l'économie alors même qu'il était perçu comme un obstacle jusque-là. Cependant, on peut aussi être tenté de parler de révolution incomplète puisque les idées keynésiennes semblent perdre leur attrait depuis les années 70 et que ses réfractaires reviennent sur le devant de la scène. Bibliographie indicative Keynes, Michael Stewart (1973) Introduction à Keynes, Pascal Combemale (2006) Keynes et le Keynésianisme, Pierre Delfaud, coll. Que sais-je? [...]
[...] En ce sens la crise de 1929 a révélé à Keynes leur importance. * Le raisonnement en terme de circuit est donc bien novateur mais ce qui est d'autant plus nouveau c'est l'introduction de nouveaux acteurs dans le système économique à savoir les banques qui constituent le 3e pôle du circuit. Les entreprises et les ménages s'apparentent quelque peu aux producteurs et consommateurs de la théorie néoclassique en revanche les banques n'étaient pas prises en compte précédemment alors qu'elles jouent un rôle central pour Keynes. [...]
[...] * Or cette démarche est entièrement rejetée par Keynes qui axe son étude sur le fonctionnement de l'économie prise dans son ensemble et refuse les fondements micro-économiques de la macro-économie. Pour lui, si des propositions se révèlent vraies au niveau individuel, elles peuvent tout aussi bien être fausses au niveau global. Le titre de son principal ouvrage est à ce sujet évocateur, Keynes entend bâtir une théorie générale, un cadre d'analyse macro-économique dont il établit les bases. Ce que ce changement d'approche suppose c'est tout d'abord la substitution du groupe d'agents à l'homo œconomicus. [...]
[...] De cette méfiance découle selon Keynes un attrait pour la forme de richesse la plus liquide à savoir la monnaie. Forme de richesse la plus liquide car elle est acceptée à tout moment et par tous comme moyen de paiement. La monnaie est donc perçue comme une protection face à un avenir incertain, pour Keynes l'importance de la monnaie vient de ce qu'elle est un lien entre le présent et le futur * Elle constitue une réserve de valeur fiable et cette préférence pour la liquidité aboutit à ce que la monnaie soit désirée pour elle-même. [...]
[...] (autres exemples : fonction d'investissement, fonction de demande de monnaie ) B. Du marché au circuit *Si Keynes remplace l'individu par le groupe, il va aussi se détacher de l'autre élément constitutif du modèle néoclassique standard à savoir le marché, ce lieu de rencontre entre l'offre et la demande. *Le cadre dans lequel Keynes raisonne n'est plus le marché mais l'économie nationale, ce circuit fermé hiérarchisé entre ces 3 pôles que sont les entrepreneurs, les ménages et les banques et dont la dynamique est assurée par des flux. [...]
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