Le terme de science économique apparaît chez Aristote, même si chez lui, la science politique est dominante. Cette dernière est dite archi-tectonique.
Lorsque Aristote traite d'un problème économique, il le situe dans un cadre politique. Dès la Grèce antique, des oppositions vont se dessiner et elles traverseront, d'une certaine façon, l'ensemble de la pensée économique. Cette opposition débute entre les Platoniciens (et Aristotéliciens) et les Sophistes, qui ont des points de vue différents. La problématique des Sophistes est la suivante : comment les Hommes peuvent-ils vivre en société ?
Le débat philosophique entre les Sophistes et les Platoniciens est finalement remporté par les Platoniciens. Cela n'est pas innocent, dans le sens où la philosophie platonicienne arrange les princes (les dirigeants) au pouvoir.
Pourquoi parler ici de la philosophie dans la Grèce antique ?
Parce que la philosophie de Platon aura une forte influence par la suite. Par exemple, E. Kant, J. Locke, Galilée, les épistémologues walrasiens, Commons ou Keynes (au début de sa vie) seront influencés par la pensée platonicienne. L'émergence d'un discours économique en tant que tel va prendre des siècles. Le discours économique en lui-même n'est pas inné, surtout quand des sociétés s'opposent à l'accumulation. L'économique, quoi qu'il advienne, ne doit pas être soumis à la politique, à la morale, ni au juridique. L'économie doit donc créer sa propre morale, de type utilitariste.
[...] On peut distinguer deux grands types de logique : la logique naturelle et la logique thermodynamique. La logique newtonienne est mécanique et déterministe. La science économique moderne s'inspire en grande partie des découvertes des sciences de la nature. La majorité des économistes de l'époque tentent de trouver des modèles newtioniens, fondamentaux. La question qu'ils se posent est la suivante : s'il existe un ordre dans les sciences naturelles, pourquoi n'y aurait-il pas d'ordre dans les sciences sociales ? Si le social paraît désordonné, c'est qu'on a une méconnaissance du social et de ses lois. [...]
[...] Pour Polanyi, pour qu'il y ait un marché autorégulateur, il faut que tout soit marchandise, même le travail, la monnaie et la terre. On a connu au 19e siècle un double mouvement : l'extension de la sphère marchande pour l'économie marchande authentique et une tendance de la société à se protéger, donc pas d'extension de la sphère marchande pour les valeurs fictives. La démarche de Polanyi est à rapprocher d'une anthropologie économique. On quitte alors le cadre formel de l'économie néoclassique. Polanyi présente une définition substantive de l'économique : il s'agit d'un procès institutionnalisé d'interactions entre l'Homme et son environnement. [...]
[...] La morale tient d'ailleurs un rôle important dans les sciences économiques. Hayek, par exemple, reproche aux théories de Keynes d'être immorales. On peut citer trois exemples historiques de la victoire de la morale : - Platoniciens contre Sophistes - Locke & Smith contre Hobbes - Hayek contre Keynes Une grande question que les classiques vont se poser est Comment faire respecter l'ordre spontané ? La réponse la plus souvent apportée est qu'il faut faire confiance au marché et aux pratiques qui vont s'auto- organiser. [...]
[...] Le fil conducteur de l'économique n'est pas une interrogation sur le comportement des individus, mais sur l'activité productive. Malgré cette volonté affichée de tenir compte de l'économique et de la société, on a bien un primat de l'activité productive. Le risque chez Marx, c'est de faire une lecture rétrospective, donc d'avoir tendance à extrapoler le contemporain pour voir ce qui s'est passé. Et pourquoi cette tendance ? Cette tendance est ce que Karl Popper appelle l'historicisme. Marx a d'ailleurs demandé à Darwin de préfacer le Capital mais ce dernier a refusé. [...]
[...] À partir de Platon et d'Aristote, on signe le deuil du chaos, du désordre et de l'indétermination dans la pensée économique. Suite à la période grecque, l'économique va être soumis au religieux. L'émergence d'un discours économique en tant que tel va prendre des siècles. Le discours économique en lui-même n'est pas inné, surtout quand des sociétés s'opposent à l'accumulation. L'économique, quoi qu'il advienne, ne doit pas être soumis à la politique, à la morale, ni au juridique. L'économie doit donc créer sa propre morale, de type utilitariste Les classiques Les classiques s'étalent de la fin du 18e siècle à Marx, le dernier des classiques. [...]
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