L’économie peut-elle devenir une science exacte ?

Résumé du document

L'économie est classée parmi les sciences sociales, tout comme la psychologie ou la sociologie. Cependant, elle s'appuie de manière croissante sur des données quantitatives, de plus en plus nombreuses, ainsi que sur des outils mathématiques, à tel point qu'elle se trouve aujourd'hui à un moment charnière de son histoire, où elle peut prétendre à se rapprocher des sciences exactes. Mais, ce faisant, l'économie emprunte de plus en plus aux sciences humaines et outrepasse largement son champ d'études traditionnel. Elle n'est plus seulement “l'étude de la gestion des ressources rares”, comme L. Robbins la définissait, mais aussi une science des comportements humains et une science des méthodes empiriques, ce qui lui permet aujourd'hui de traiter des domaines très divers.

On peut donc s'interroger sur le statut que tient désormais l'économie parmi les sciences. On cherchera tout d'abord à savoir en quoi l'économie s'apparente-t-elle aux sciences sociales, puis nous chercherons en quoi l'économie contemporaine tend à se rapprocher peu à peu des sciences exactes, avec toutes les limites et les obstacles que cette démarche comporte.

Extraits

[...] L'a priori et le vécu de l'économiste vont donc conditionner ses recherches. Ainsi, l'économie ne peut prétendre au statut de science exacte et aucun modèle, quel qu'il soit, n'atteindra jamais une totale efficacité, car il est impossible de prendre toutes les variables en compte. l'économie tournée vers des problèmes humains L'économie analyse également, comme l'a remarqué l'économiste américain Samuelson, la manière dont les individus décident d'attribuer, au meilleur coût possible, telle ressource au système productif en vue de satisfaire des besoins de consommation individuels et collectifs, présents et futurs. [...]

[...] L'économie peut-elle devenir une science exacte ? Introduction L'économie est classée parmi les sciences sociales, tout comme la psychologie ou la sociologie. Cependant, elle s'appuie de manière croissante sur des données quantitatives, de plus en plus nombreuses, ainsi que sur des outils mathématiques, à tel point qu'elle se trouve aujourd'hui à un moment charnière de son histoire, où elle peut prétendre à se rapprocher des sciences exactes. Mais, ce faisant, l'économie emprunte de plus en plus aux sciences humaines et outrepasse largement son champ d'études traditionnel. [...]

[...] Les économistes peuvent également tenter des expériences quand même, en s'inspirant notamment des études médicales. Un premier type d'expérience consiste à établir un groupe de “traitement”, auquel on applique une mesure, et un groupe de contrôle, groupe de référence qui doit être aussi proche que possible du premier pour permettre la comparaison, et auquel on n'applique pas la mesure. On peut ainsi connaître l'efficacité réelle de la mesure, par la méthode de différence en différence qui observe le décalage entre avant et après la mesure pour le groupe de traitement et après la mesure, entre ce dernier et le groupe de contrôle. [...]

[...] L'économie est devenue une véritable science des méthodes empiriques. Mais contrairement aux sciences exactes, elle ne peut reproduire deux fois la même expérience : il lui a donc fallu inventer des techniques spécifiques. Pour compenser les lacunes de la méthode de régression qui, si elle établit un lien de corrélation (elle montre que deux variables évoluent ensemble), ne suffit souvent pas à établir une causalité, surtout dans le domaine des sciences sociales, on a alors recours à d'autres méthodes empiriques. [...]

[...] On détermine ensuite la proportion expliquée qui rend compte de l'écart entre le modèle et la réalité. Mais cette méthode est utile quand il n'ya pas de corrélation inverse ni de variable manquante. Certains économistes ont tenté de se détacher des postulats de l'économie classique ou de relâcher ces hypothèses : Herbert Simon, par exemple, a émis la théorie de la rationalité limitée, posant que les objectifs des individus ne sont pas fixes, l'information n'est jamais parfaite, ni l'ordre des préférences complet, et le raisonnement est séquentiel, ce qui met autant de limites à la rationalité de l'individu. [...]