Un des dogmes, sans contredit, de l'économie, le plus biaisé et néfaste, est le laissez-faire, qui repose sur le postulat que l'homme est dans son activité courante un homo economicus (rationnel). Ce qui implique que dans la presque totalité des décisions, l'homme ordinaire saura maximiser ses espérances d'utilité. Ses choix étant supposément constamment judicieux. Mais c'est trop simplificateur, car on ne prend pas en compte la complexité psychologique de l'agent économique.
«L'approche classique de la théorie économique consiste à postuler la rationalité des acteurs. Mais la psychologie expérimentale des décisions a généré, depuis les années 1960, un courant d'études, l'économie comportementale, qui montre la pluralité des normes qui guident nos choix.» D'autant plus que pour Keynes, même si les décisions prises sous l'intérêt personnel étaient toujours rationnelles –ce qui n'est pas le cas- «il n'est pas correct de déduire des principes de l'économie que l'intérêt personnel éclairé œuvre toujours à l'intérêt public.» Ceci nous semblant une véritable évidence, on se demande pourquoi tant de gens, qui se prétendent économistes, nous vantent les vertus du laissez-faire.
[...] On a qu'à penser à tous nos achats qui semblaient, de prime abord, rationnels et justifiés, mais qui s'avèrent être d'une magistrale inutilité, après coup. Les biens de luxe et de divertissement en font évidemment partie. Mais il y a aussi les comportements néfastes, comme faire quelques kilomètres en voiture pour économiser presque rien. Dans tout cela, rien de très rationnel. grand sujet de préoccupation de l'économie expérimentale est en effet la psychologie de la décision. En 1967, D. Kahneman rencontre A. [...]
[...] Ainsi, par exemple, beaucoup de gens vont juger qu'une augmentation de salaire annuel de 1500 dollars associée à une inflation de est préférable à une augmentation de 600 dollars sans inflation (le salaire de départ est de 30000 dollars annuels). Évidemment, c'est le contraire qui est «rationnel». A. Tversky et D. Kahneman font également état des discontinuités qui affectent les jugements humains: si l'on vous propose de tirer à pile ou face la perte de 1000 euros contre un gain de 1050 euros, vous direz non. Mais si l'on met en jeu 10000 euros contre la moitié de la fortune de Bill Gates, alors beaucoup de gens disent oui. [...]
[...] On pourrait même réduire l'économie à deux courants antagonistes : ceux qui font preuve d'une malhonnêteté intellectuelle sidérante et ceux qui acceptent de réviser les dogmes à la lumière de l'expérimentation et des découvertes en psychologie, qui ont lieu à partir de mise en situation et de jeux pertinents. «Pour Keynes, l'économie est une science morale, fondée sur les anticipations et les états d'âme d'individus qui n'ont rien à voir avec l'agent rationnel des manuels d'économie. La psychologie y joue un rôle fondamental. [...]
[...] Prenons le cas de la secte Le Québecois libre, et d'un certain gourou, Martin Masse, brillant, mais avec de grandes failles, puisqu'il considère que l'État soutire par le vol et la violence l'impôt des contribuables. Pour lui l'État a le monopôle de la violence, mais elle n'est pas légitime. Très grosse erreur qui vient complètement toute fausser son argumentation et ses supposées idées. Car il croit qu'il propage des idées sur son site. Malheureusement, les idées demandent un peu plus de maturité et d'honnêteté. Ce sont davantage de très gros préjugés que des notions scientifiques. [...]
[...] Ce sont en général des personnes qui réussissent bien, qui se trouvent facilement des emplois assez rémunérateurs, qui ont souvent aussi eut la chance de choisir le bon métier, la bonne profession, savent vendre leurs compétences et ont une grande capacité à rebondir, d'autant plus qu'elles ont connu peu d'échecs. Donc, ces gens ne veulent payer aucun impôt et aucune taxe. Pour eux, c'est du vol. Ils ont aussi l'immaturité à pousser la prétention que l'État ne possède pas le monopôle de la violence légitime (Weber). [...]
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