Le dilemme du prisonnier - principe, apports et limites

Résumé du document

Tout d'abord le "dilemme du prisonnier" s'inscrit dans le cadre de la théorie des jeux. Cette théorie est due au départ aux mathématiciens John Von Neumann et Oskar Morgenstern. Leur ouvrage fondateur est « Theory of Games and Economic Behavior » (1953). Elle a été approfondie par John Nash (prix Nobel en 1994). La théorie des jeux étudie généralement le comportement d'agents dans des situations stratégiques, c'est à dire dans lesquelles chacun, quand il décide de ses actions, doit tenir compte des réactions des autres. Notamment, cette théorie traite des cas où la coopération est souhaitable, mais difficile à mettre en œuvre. Le dilemme du prisonnier est l'une de ces situations particulières montrant combien la coopération est bénéfique, mais difficile à réaliser. Il a été conceptualisé par le mathématicien américain A.W. Tucker. Ce genre de situation se rencontre fréquemment dans la vie courante (concurrence entre deux entreprises, conflit de personnes…).

Extraits

[...] Le dilemme du prisonnier Tout d'abord le dilemme du prisonnier s'inscrit dans le cadre de la théorie des jeux. Cette théorie est due au départ aux mathématiciens John Von Neumann et Oskar Morgenstern. Leur ouvrage fondateur est Theory of Games and Economic Behavior (1953). Elle a été approfondie par John Nash (prix Nobel en 1994). La théorie des jeux étudie généralement le comportement d'agents dans des situations stratégiques, c'est à dire dans lesquelles chacun, quand il décide de ses actions, doit tenir compte des réactions des autres. [...]

[...] Si tu le dénonces et qu'il te dénonce aussi, vous aurez cinq ans de prison tous les deux. Si tu le dénonces et que ton complice te couvre, tu seras libre tandis que ton complice devra purger dix ans de prison. Si au contraire, tu choisis de le couvrir, mais qu'il te dénonce, c'est toi qui iras dix ans en prison et ton complice repartira libre. Enfin, si vous vous couvrez mutuellement, vous devrez purger deux ans de prison tous les deux (uniquement pour port d'armes illicite). [...]

[...] Concernant d'autres problèmes non économiques : Le dilemme du prisonnier ne s'applique pas qu'aux seuls oligopoles. On peut trouver beaucoup d'autres exemples dans lesquels la poursuite de l'intérêt personnel s'oppose à la coopération et conduit à un résultat inférieur collectivement. Prenons l'exemple édifiant de la production d'armes de l'URSS et des USA pendant la Guerre Froide. Dans l'idéal, chacun aimerait vivre tranquille sans être menacé par les armes de l'autre. Toutefois, pour les deux pays, la stratégie dominante consiste à produire plus d'armements, car se désarmer signifie donner l'occasion à l'autre d'acquérir aussi bien la protection que la puissance. [...]

[...] Finalement, tous les pays produisent beaucoup et perçoivent des revenus inférieurs. Concernant le fonctionnement de l'économie : On peut attirer l'attention sur le fait que la recherche par chacun de son intérêt personnel peut conduire à une situation sous-optimale (au sens de Pareto), c'est à dire telle qu'il existe d'autres solutions où tout le monde pourrait être mieux (avoir des gains supérieurs), si les comportements étaient moins individualistes Le dilemme du prisonnier met donc en cause le théorème de la main invisible selon lequel la recherche du profit personnel est une bonne chose pour la collectivité, et donc pour les membres de celle-ci. [...]

[...] En somme, il suffit de répéter le jeu un certain nombre de fois pour que les joueurs comprennent quel est le bon choix »(couvrir l'autre dans le cas du dilemme du prisonnier) et fassent des choix pour qu'il s'impose Bibliographie Guerrien (Bernard), La théorie des jeux Paris, Economica (p. 5,6,22,45,67). Mankiw (Gregory), Principes de l'économie Paris, Economica (p. 444-454) Abraham-Frois (Gilbert), Economie politique Paris, Economica (p. 370-375). Guerrien (Bernard), Dictionnaire d'analyse économique Paris, La découverte (p. 162-165). Montbrial (Thierry Fauchart (Emmanuelle), Introduction à l'économie Paris, Dunod (p. 229-231). [...]