Selon la conception traditionnelle de la structure de marché, les agents ne se concertent pas entre eux, ils sont preneurs de prix, les marchés sont concurrentiels. Dans cette conception, il s'agit toujours de vendeurs d'un même produit. Si l'on admet que les entreprises peuvent proposer aux consommateurs des variantes distinctes d‘un même produit, non seulement le nombre de vendeurs est un facteur déterminant de la concurrence, mais aussi le degré de substitution des produits.
L'analyse de la différenciation des produits devient indissociable de celle du degré de concurrence existant sur le marché, et donc du comportement stratégique des agents agissant sur le marché (prix, quantités, mais aussi caractéristiques des variantes des produits).
Chamberlin consacre une thèse de doctorat à l'université d'Harvard sur les conséquences de la différenciation des produits sur la concurrence, puis il en tire un ouvrage sur la concurrence monopolistique, notion composite combinant à la fois l'idée de concurrence pure et celle de pouvoir de marché, propre à la concurrence imparfaite (monopole, oligopole). La théorie de la concurrence monopolistique retient toutes les hypothèses de la concurrence pure et parfaite sauf l'une : celle de l'homogénéité des produits d'où l'importance centrale de la différentiation des produits dans ce modèle.
En quoi la différenciation des produits influence-t-elle la stratégie des entreprises et la structure de marché, à la fois sur les marchés domestiques et sur les marchés internationaux ?
[...] La différenciation par la localisation peut se révéler socialement inefficace. Ce modèle permet aussi de réinterpréter la différenciation horizontale entre les biens : un localisation identique correspondrait à une différenciation minimale (faible pouvoir de monopole, l'entreprise ne peut pas augmenter son prix sous peine de perdre sa clientèle), une localisation aux extrêmes des segments du marché correspond à une différenciation maximale entre les biens (les biens étant moins substituables, l'entreprise jouit d'un certain pouvoir sur les prix fixés). Ce modèle nous a permis de raisonner à court terme, avec uniquement deux entreprises présentes sur le marché. [...]
[...] On commerce pour obtenir davantage de produits différenciés d'un même bien. Ce commerce croisé de produits similaires compte aujourd'hui pour près de 40% des échanges au sein de l'UE. Il est davantage élevé pour certains secteurs que pour d'autres. Dans le cas de l'UE, le commerce intra branche représente seulement 10% des échanges de produits agricoles contre 45% des produits industriels plus complexes comme les automobiles ou les machines électriques - Comment mesure-t-on le commerce intra branche ? Les critères pour déterminer l'existence d'un commerce intra branche Pour déterminer s'il existe un commerce croisé de biens similaires entre deux pays, on prend en compte deux critères : - Critère de similarité des produits : L'écart des prix d'importation et d'exportation ne doit pas diverger au- delà de 15%. [...]
[...] : On ne veut pas une automobile, mais un moteur puissant et un grand coffre. Ex. : On ne veut pas un ordinateur, mais un espace suffisant de mémoire et une bonne carte graphique pour pouvoir faire des jeux vidéo lourds. Donc selon cette théorie, les produits sont différenciés en variété au sens où ils ne combinent pas tous les mêmes caractéristiques de la même manière La différenciation verticale Elle concerne la qualité des produits. (Hypothèse : les prix reflètent la qualité.) Elle existe donc parce qu'il y a des différences de revenus des consommateurs : certains vont acheter les produits de luxe, d'autres devront se contenter de la version standard. [...]
[...] Au niveau de l'efficacité économique de la concurrence monopolistique, rappelons que toutes les économies d'échelle ne sont pas exploitées. Le modèle de concurrence monopolistique est donc moins efficace économiquement que le modèle de concurrence pure et parfaite. L'arbitrage entre les économies d'échelle et la variété est au cœur des problèmes liés à la différenciation des produits. Bibliographie Économie industrielle, de Michel Rainelli (1998) Collection Mémentos, éditions Dalloz Microéconomie, de Sophie Béjean et Christine Peyron (2003) Collection HyperCours, éditions Dalloz Éléments de microéconomie, tome de Pierre Picard (2002) Collection Eco, éditions Montchrestien La différenciation des produits, de Jean Gabszewicz (2006) Collection Repères, éditions La Découverte Economie Internationale, de Krugman et Obstfeld (2003) Collection Ouvertures économique, éditions De Boeck Économie internationale, de Thierry Mayer et J. [...]
[...] Comment les produits sont-ils différenciés ? > Comment différencier : par la localisation des points de vente, par la qualité de service (gentils vendeurs, joli magasin par des aspects plus objectifs (pull en laine ou en synthétique, bijoux en or ou plaqué or, voitures pour familles nombreuses ou voiture d'allure plus sportive > Deux types de différenciation : verticale et horizontale. La différenciation verticale découle des travaux de Chamberlin. Cette analyse a été développée dans le cadre des 70's, en économie fermée, puis appliquée au commerce international à partir d'un article de Krugman. [...]
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