Monnaie, échange économique, institution sociale, contrat social, collectivité, richesse, Keynes, politique économique, fonction libératrice, relation sociale, cohésion sociale, dématérialisation de la monnaie, inflation, pouvoir des institutions, zone euro, bitcoin, blockchain
Nous avons tendance à traiter la monnaie comme un outil purement économique. Avant de définir ce qu'est réellement la monnaie, il faut s'intéresser à l'échange, qu'elle permet de régler. Un échange est une opération grâce à laquelle un individu peut se procurer ce qu'il ne pourrait obtenir contre une contrepartie : l'échange constitue donc la base de l'économie. Mais, pour que l'offreur cède son bien ou service, l'opération doit remplir deux conditions : premièrement il doit trouver un intérêt à l'échange, c'est-à-dire que la contrepartie reçue doit compenser la perte du bien offert. Deuxièmement, l'offreur doit être certain que le demandeur va le rémunérer : s'il n'a pas confiance en lui, alors l'échange n'aura pas lieu. On constate alors deux choses : pour que l'économie fonctionne, il faut que les individus échangent entre eux et donc qu'ils se fassent confiance et deuxièmement, l'échange est une relation sociale. Comment bâtir des liens entre les individus afin de leur permettre d'échanger sereinement et ainsi de créer un système économique viable ?
[...] Détenir la monnaie confère-t-il une certaine forme de pouvoir ? La création monétaire et l'inflation (paradoxalement, plus il y a de monnaie en circulation, plus l'inflation est forte et plus le pouvoir d'achat baisse). C'est ce qui est défendu par les néoclassiques et leur théorie quantitative (La monnaie n'a pas d'influence sur l'économie réelle (emploi, demande, production) : elle est neutre, c'est-à-dire qu'elle détermine uniquement le niveau général des prix, plus il y a de monnaie, plus il y a d'inflation. [...]
[...] On sait aussi que la monnaie n'est pas spécifique au capitalisme, notamment avec les monnaies-marchandises d'autres fois (blocs de pierre utilisés par la tribu des Yapais), ni aux échanges marchands (on peut faire un don d'argent, un cadeau sous forme d'argent). On constate donc que la monnaie n'est pas seulement économique, mais aussi sociologique. Dans quelle mesure la monnaie n'est-elle pas un simple outil facilitant l'échange, que représente-t-elle de plus pour notre société ? Nous verrons dans une première partie que la monnaie est une institution, un contrat entre les individus. [...]
[...] Puis une deuxième partie illustrera le fait que son utilisation et ses fonctions sont essentielles dans les rapports sociaux que les individus entretiennent. Enfin, nous nous pencherons sur le fait que la monnaie n'est pas seulement sociale, elle est aussi politique, elle confère un pouvoir à celui qui la détient, à celui qui l'émet. La monnaie est une construction sociale, une institution qui relie les hommes entre eux La monnaie est une institution sociale présente dans toutes les sociétés La monnaie est au fondement de notre société (travaux de Simmel : l'argent est central dans la constitution des états, dans le processus de rationalisation des activités) La monnaie est un contrat social entre les individus ou entre les individus et les institutions (les individus accordent leur confiance aux institutions et ont confiance en la monnaie, car elle est un consensus, une forme de cohésion sociale) La monnaie est un rapport d'appartenance à une collectivité (La monnaie constitue un des ciments de la société, la monnaie est utilisée individuellement, mais le fait qu'une unité de compte soit imposée ramène l'ensemble de ces actions individuelles à une seule et même référence. [...]
[...] Par ailleurs, ses utilisateurs accordent leur confiance aux institutions, qui ont pour mission de gérer et contrôler cet instrument si particulier. De plus, elle détermine en partie notre place dans la société et notre rapport aux autres. D'autre part, la monnaie est aussi un moyen d'émancipation pour l'individu qui la détient, mais cette fonction libératrice bouscule la hiérarchie des relations sociales, notamment entre l'homme et la femme, mais qui remet également en question le rôle du chef de famille attribué au père. [...]
[...] Avec la monnaie, les relations sociales s'appauvriraient selon Georges Simmel, puisque l'échange n'est plus forcément synonyme de communication. De ce fait, la question de la dématérialisation de la monnaie semble importante à soulever, car on peut penser que le sentiment d'appartenance à une collectivité, qui unit les individus, pourrait se détériorer. Or, il semble que l'évolution de la monnaie s'adapte au temps. Par conséquent, on peut soutenir que la monnaie est à la fois ciment de notre société et vecteur de mouvement, de changements de cette même société. [...]
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