Peu de mots auront eu au cours de dernières décennies le succès de celui-ci. Des crises internationales aux crises de société en passant par les crises d'adolescence peu de mots auront fait un tel usage. Mais s'il est un domaine où la crise semble constamment en jeu c'est bien l'économie.
On a l'impression qu' « économie » et « crise » sont deux mots ne pouvant vivre qu'en symbiose ; l'un parasitant inévitablement l'autre.
Pourquoi aurions-nous tellement de difficultés à nous extraire d'une période commencée lors d'un lointain octobre 1973 ?
La crise serait-elle devenue l'état permanent de l'économie ?
Si l'on cherche une définition de crise on tombe inévitablement sur des éléments de la crise : chômage, vie chère, problème du logement, problème des banlieues ou plus communément problèmes de comptes qu'on n'arrive pas à équilibrer : budget de l'Etat, Sécurité Sociale, balance commerciale.
[...] De tous les cycles c'est sans doute le plus passionnant et le plus controversé. Son auteur, le russe Nicolaï Kondratieff fut sans doute le seul économiste à avoir payé de sa vie ses idées. Déporté en Sibérie et fusillé pour avoir été un des théoriciens de la NEP et probablement parce que sa théorie des cycles n'était pas compatible avec la vérité marxiste (version stalinienne) de l'inévitable effondrement du capitalisme. C'est Schumpeter qui a donné au cycle Kondratieff sa pertinence. [...]
[...] Les banques les plus engagées dans la spéculation font faillite. (La Baring's déjà ,en 1890). Le crédit se raréfie d'autant plus que l'expansion précédente avait épongé l'épargne. L'industrie est asphyxiée par la rareté des capitaux et de crédit commercial. Les prix baissent, les profits également, les entreprises les plus exposées font faillite entraînant d'autres activités dans le marasme (fournisseurs, bâtiment). Le chômage augmente, les salaires baissent au-delà de la baisse des prix, la misère s'installe provoquant des troubles sociaux souvent d'une extrême violence. [...]
[...] En économie c'est pareil : un accident conjoncturel ne débouche sur une crise que si les structures de l'économie sont malades. Le Krach boursier de 1987 ni les hausses plus récentes du prix du pétrole n'ont déclenché de crise. - La crise est un révélateur de tensions. L'économie et la société sont sans arrêt parcourues par des tensions de toute nature. Ces tensions opposent généralement les forces de changement et les forces de conservation. L'ancien et le nouveau. Ce qui est établi, et ce qui pourrait être. [...]
[...] Des crises internationales aux crises de société en passant par les crises d'adolescence peu de mots auront fait un tel usage. Mais s'il est un domaine où la crise semble constamment en jeu c'est bien l'économie. On a l'impression qu' économie et crise sont deux mots ne pouvant vivre qu'en symbiose ; l'un parasitant inévitablement l'autre. Pourquoi aurions-nous tellement de difficultés à nous extraire d'une période commencée lors d'un lointain octobre 1973 ? La crise serait-elle devenue l'état permanent de l'économie ? [...]
[...] le plus beau aussi, en raison de son écriture élégante et juvénile selon F. Braudel. On doit à Labrousse une formule qui peut constituer le fil conducteur d'une réflexion sur l'histoire et la nature des crises : les économies ont les crises de leurs structures Cela signifie deux choses : d'une part que les crises (les vraies, les lourdes) sont toujours des crises qui touchent les structures des économies et des sociétés ; de l'autre que chaque type d'économie a sa crise propre. [...]
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