Le cycle Kondratieff est un cycle économique long défini par l'économiste russe éponyme. En quoi consiste-t-il et quelles précisions ont été apportées ? Quelles sont les critiques qui lui sont faites ?
[...] Les phases positives du cycle Juglar seront ainsi accentuées lors d'une phase A et les phases négatives lors d'une phase B. Pour enlever l'influence des cycles Juglar, Kondratieff a utilisé la méthode des écarts à la tendance. Il estimait une tendance de longue durée et lissait les écarts dus aux cycles courts. L'analyse de Schumpeter C'est à Schumpeter que l'on doit le nom de cycle Kondratieff Il s'est en effet intéressé à cette étude et lui a apporté des éléments nouveaux. Son explication est celle qui a rencontré la plus grande audience. [...]
[...] Conclusion Si Kondratieff a bien distingué des mouvements longs dans l'économie, la théorie du cycle long développée par l'économiste russe est cependant à l'origine de beaucoup de controverses et de polémiques : sur la réalité de ces mouvements longs de l'économie, sur la méthode employée ou encore sur leur nature même (cycle économique ou simplement cycle des prix Il est difficile de faire émerger un consensus, le livre d'Eric Bosserelle sur les controverses le montre bien. Le cycle Kondratieff contient de multiples aspects qui nuancent la vision simpliste d'un cycle régulier de 50 ans. Bibliographie -Le cycle Kondratieff, théories et controverses, Eric Bosserelle, Masson -Le cycle Kondratiev, mythe ou réalité Eric Bosserelle, Futuribles n°267, septembre 2001 -Les cycles Kondratieff : une philosophie critique, Tonglet B., INNOVATIONS 2004/1, 19, p. 9-36. [...]
[...] Les cycles ne sont pas tous identiques et sont de portée internationale. Pour Kondratieff, les cycles sont inhérents aux économies capitalistes et ne sont ni accidentels, ni exogènes. La phase A est caractérisée par une hausse des prix et des taux d'intérêt, dûe à un excès d'investissement. La croissance de la production est accélérée. Cette phase est marquée par des changements sociaux importants dans les pays capitalistes concernés (guerres et révolutions) car ce sont les conséquences directes selon lui de la lutte pour de nouveaux marchés. [...]
[...] Mais au cours du temps, le choc diminue en intensité et les nouvelles technologies sont assimilées, elles peuvent produire des effets négatifs, ce qui conduit à la phase B. Elle est due à l'épuisement de la grappe d'innovations. Schumpeter parle ainsi de destruction créatrice lors de la phase B : l'innovation, la création détruit les techniques, les marchés et les produits obsolètes. Il y a alors un renouveau sur le marché. Le cycle est selon Schumpeter en quatre phases : prospérité, récession, dépression, reprise. D'autres économistes (école quantitativiste avec Cassel par exemple) expliquent le cycle Kondratieff par la production plus ou moins abondante des métaux précieux. [...]
[...] La thèse a été condamnée par ses confrères soviétiques lors de sa publication. Samuelson, prix Nobel d'économie, a par exemple qualifié la théorie des cycles longs de science fiction La méthode de l'auteur a été mise en cause La méthode employée par Kondratieff a été beaucoup critiquée. D'abord, à propos des séries statistiques, celles-ci étaient essentiellement constituées des prix dans les différents pays, ce qui montrerait donc un cycle des prix plus qu'un réel cycle économique. La pertinence du choix des séries est également discuté par les détracteurs de l'économiste soviétique. [...]
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