Cours portant sur l'origine et actualité du clivage libre échange-protectionnisme. La science économique a analysé en profondeur les mécanismes de l'échange international. Le libre-échange repose essentiellement sur la stimulation de la concurrence, les vertus de la spécialisation et les économies d'échelle. Au contraire, le protectionnisme se définit comme l'application de mesures variées visant à créer des distorsions sur les marchés, en faveur des unités nationales de production. La signature de l'accord de Marrakech, acte final du cycle de l'Uruguay Round, semble avoir durablement éloigné les menaces protectionnistes en réduisant les barrières tarifaires et non tarifaires. Néanmoins, les difficultés rencontrées pour conclure l'accord montrent que le débat entre partisans du libre-échange et protectionnistes, qui a animé l'histoire économique dès l'origine, est loin d'être clos.
[...] En effet, on ne peut négliger le poids des imporations incompressibles (matières premières, ressources énergétiques) qui atteignent notamment 35% des importations françaises. A long terme, il existe un risque de développer une économie de rente La protection temporaire diffère les adaptations structurelles nécessaires; une industrie naissante n'est plus incitée à se moderniser dès lors qu'elle est protégée. De plus, l'existence d'une protection peut favoriser les comportements de recherche de rente développés par l'école des Choix Publics (lobbying pour obtenir des mesures protectionnistes) ) Au niveau externe Le protectionnisme risque de se heurter à des représailles de la part des partenaires lésés: c'est ce que montrent les guerres tarifaires qui ont suivi la crise de 1929. [...]
[...] Elle impose ainsi des mesures protectionnistes pour abriter des groupes de la concurrence étrangère; c'est le cas des subventions au cinéma français, justifiées par l'exception culturelle ) Arguments économiques de long terme Le protectionnisme éducateur de List Dans un contexte de mutations technologiques, le protectionnisme permet l'émergence d'industries naissantes. Il s'agit de se protéger temporairement pour construire un nouvel avantage comparatif; cette vision est compatible avec le libre-échange à long terme. Ce protectionnisme éducateur a été mis en oeuvre avec succès en Allemagne au XIX° s.; il a aussi constitué l'un des éléments essentiels de la stratégie du développement du Japon dans la seconde moitié du s. [...]
[...] Origine et actualité du clivage libre-échange / protectionnisme La science économique a analysé en profondeur les mécanismes de l'échange international. Le libre-échange repose essentiellement sur la stimulation de la concurrence, les vertus de la spécialisation et les économies d'échelle. Au contraire, le protectionnisme se définit comme l'application de mesures variées visant à créer des distorsions sur les marchés, en faveur des unités nationales de production. La signature de l'accord de Marrakech, acte final du cycle de l'Uruguay Round, semble avoir durablement éloigné les menaces protectionnistes en réduisant les barrières tarifaires et non tarifaires. [...]
[...] La comparaison se fait sur la base du coût absolu, induisant une spécialisation des pays. L'approche de Ricardo: théorie des avantages comparatifs Certains pays ne peuvent disposer d'aucun produit échangeable pour lequel ils disposent d'un avantage absolu. Ricardo propose donc une théorie de l'échange fondée sur l'avantage comparatif. A travers l'exemple classique du commerce du drap et du vin entre le Portugal et l'Angleterre, il démontre que même si un pays n'a pas d'avantage absolu (l'Angleterre), il a intérêt à se spécialiser dans la production pour laquelle il dispose d'un avantage comparatif (meilleure efficience dans la production du drap comparativement à celle du vin). [...]
[...] Son résultat paradoxal, qui montre que les Etats-Unis ont exporté des produits riches en facteur travail alors qu'ils semblaient mieux dotés en capital, s'explique par l'organisation du travail: le facteur travail est effectivement plus abondant si l'on tient compte de la productivité ) Les nouvelles théories expliquent l'échange international à partir de la structure de marché Le commerce international résulte de l'existence d'économies d'échelle En s'ouvrant, le pays peut produire en plus grande quantité sans augmenter d'autant les coûts; il réalise des économies d'échelle. Un tel argument milite en faveur des intégrations régionales car l'ouverture permet aux firmes d'atteindre la taille optimale. Du point de vue des consommateurs, la différenciation introduite par Linder montre que seul le commerce international permet de satisfaire la demande de variété exigée par les agents. Le libre-échange est aussi lié au progrès technique, source et conséquence de celui-ci. Le libre-échange s'avère un excellent outil pour stimuler la concurrence et les innovations. [...]
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