La notion de "Consensus de Washington" a été créée en 1999 par l'économiste John Williamson. Sous ce nom, il a résumé tout ce qu'il considérait comme consensus actuel entre le Congrès des Etats-Unis, le FMI, la Banque mondiale et d'importantes "fabriques à penser". Dix recommandations économiques formaient ce consensus destiné à promouvoir la croissance d'économies en difficulté, notamment celles d'Amérique Latine (...)
[...] La conception de Keynes est celle d'un Etat providence (Welfare State), signifiant que l'Etat doit pallier les défaillances de l'économie de marché. Pour lui tout part de la demande effective et s'il y a crise c'est donc qu'il y a sous- emploi, c'est-à-dire que le niveau de production actuel ne permet pas une situation de plein emploi et donc affaiblit la demande effective. D'où la légitimité de l'existence d'un chômage dit involontaire L'Etat se doit donc de redonner son efficacité au capitalisme car il s'agit du meilleur système selon ses propres termes, à condition qu'il soit intelligemment dirigé Ainsi pour l'économiste britannique, il incombe à l'Etat, en plus des fonctions régaliennes (police, justice et défense nationale), un rôle de protecteur et de régulateur. [...]
[...] Les stigmates de cette dernière sont toujours visibles avec une pauvreté qui touche près de la moitié du pays, une forte désindustrialisation et une perte de confiance nationale et internationale. Par ailleurs, le paiement de la dette s'élève à 180 milliards de dollars et représente donc une contrainte macroéconomique indéniable pour le pays. CONCLUSION Malgré des effets plutôt bénéfiques notamment sur la stabilité des prix, le Consensus de Washington s'est révélé être un véritable fiasco pour certaines des économies émergentes. Il remet également en question la légitimité d'un modèle économique idéal déclinable à l'ensemble des nations pour promouvoir une croissance équitable et durable. [...]
[...] Cette politique, directement opposée aux politiques déflationnistes, est essentiellement monétaire, ce qui permet une intervention efficace de l'Etat sans porter atteinte à l'autonomie de l'entreprise privée. L'interventionnisme de l'Etat se décline donc à 3 niveaux : Fonction d'affectation (allocation et répartition des ressources) : allocation et répartition des ressources pour couvrir les besoins collectifs (éducation ) et là où l'initiative privée n'a pas les moyens d'investir (routes ) Fonction de redistribution : des revenus pour réduire les inégalités et lutter contre l'exclusion et pour assurer la couverture collective des risques individuels (chômage ) Fonction de régulation : quand la régulation automatique des marchés fonctionne mal : pour maintenir les grands équilibres (budgétaires, prix, consommation, production ) Théorie keynésienne et Consensus de Washington La théorie keynésienne s'oppose ainsi à la théorie néo-classique et donc aux institutions financières internationales et à leur Consensus de Washington. [...]
[...] PARTIE 1 : LES 10 PRESCRIPTIONS Fondé sur les préceptes libéraux qui ont fait les beaux jours des plans d'ajustement structurel des années 1980, le Consensus de Washington se décline en 10 prescriptions : 1. la discipline budgétaire : considérant que le déficit public est source d'inflation et de déficits extérieurs, l'austérité budgétaire vise à désendetter l'Etat, mais aussi à maintenir et à améliorer le pouvoir d'achat, essentiellement des catégories de population défavorisées la redéfinition des priorités en matière de dépenses publiques : les subventions à l'économie, à l'emploi et aux entreprises doivent se substituer aux aides directes finançant la santé, l'éducation et la construction d'infrastructures La dépense publique est souvent, dans les PVD, consacrée à d'autres buts que la croissance et les missions d'intérêt général (dépenses militaires et/ou improductives, projets d'investissement surdimensionnés offrant une très faible utilité sociale, multiplication des rentes au profit d'intérêts particuliers); Williamson précise bien qu'il ne s'agit pas forcément de réduire la taille des dépenses, mais de dépenser mieux la réforme fiscale : pour contrer l'évasion fiscale (éviter ou réduire l'imposition en déplaçant un patrimoine ou des capitaux d'un pays à un autre) et la montée de l'économie informelle, mais aussi pour améliorer les finances de l'Etat et donner un nouveau souffle à l'économie, le gouvernement doit poursuivre un double objectif à savoir élargir l'assiette fiscale (montant auquel s'applique un taux d'imposition ou de taxation) et baisser les taux d'imposition marginaux la libéralisation des taux d'intérêt : le marché doit fixer les taux d'intérêt, mais l'Etat doit veiller à ce que ceux-ci soient positifs et modérés afin qu'ils soient attractifs aux yeux des investisseurs internationaux, lesquels peuvent ainsi contribuer au financement au développement des taux de change (cours d'une devise par rapport à une autre) compétitifs : l'objectif est de favoriser les exportations; la dépréciation monétaire contrôlée doit œuvrer dans ce sens, tout en évitant un dérapage inflationniste dû à des taux de change trop faibles la libéralisation du commerce : la promotion des exportations ne pouvant se faire sans la libéralisation des échanges commerciaux, il est impératif de limiter ou même de supprimer les barrières tarifaires et non tarifaires la libéralisation des investissements directs en provenance de l'extérieur : dans un premier temps, les investissements ne doivent subir aucune entrave ; ensuite, les institutions financières internationales imposent la libéralisation des mouvements de toutes sortes de capitaux, ce qui, dans le passé, a donné lieu à des crises financières importantes tout au long des années la privatisation : il s'agit d'abord de réduire le déficit public, de contenir l'interventionnisme étatique, mais aussi de rendre, par une gestion plus appropriée, les entreprises plus compétitives (sur les marchés libéralisés); les privatisations reçoivent, à ce titre, un large consensus des experts de Washington la déréglementation : la contestabilité des marchés, par l'élimination des barrières à l'entrée et à la sortir des marchés et le soutien de la libre entreprise, doit être appliqué sur une large échelle ; le succès supposé de cette politique aux Etats-Unis (années Reagan) doit inspirer tous les gouvernements les droits de propriété : le renforcement des droits de propriété favorise l'initiative individuelle et permet au secteur informel d'obtenir des titres de propriété à des coûts acceptables. [...]
[...] En 1980, il y avait 120 millions de pauvres ; en millions de la population ; et les les plus riches sont près de 19 fois plus riches que les les plus pauvres, alors que, à l'échelle mondiale, les riches sont, en moyenne fois plus riches seulement que les plus pauvres. Après une décennie d'application théologique aveugle des directives du Consensus de Washington, l'Amérique latine est au bord du précipice. La dette est passée de 492 milliards de dollars en 1991 à 787 milliards en 2001. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture