La CPP ou concurrence pure et parfaite est issue de la théorie de la concurrence atomistique, c'est un modèle théorique néo-classique de concurrence idéale qui apparaît très rarement dans la réalité mais sert de référence, de base de raisonnement.
Elle repose sur 5 conditions explicitées par Franck Knight en 1921 :
- l'atomicité, c'est-à-dire un nombre très élevé d'acheteurs et de vendeurs qui permet qu'aucun agent ne puisse fixer les prix ou modifier le marché individuellement.
- l'homogénéité des produits : les biens échangés doivent être semblables en qualité et en caractéristiques, et donc substituables.
- la transparence de l'information : l'information doit être gratuite et parfaite, accessible à tous.
- la libre entrée et libre sortie sur le marché des offreurs et des demandeurs.
- la mobilité des facteurs de production : le travail et le capital doivent se diriger spontanément vers les marchés où la demande est supérieure à l'offre, sans délai ni coûts.
Problématique : Quelles sont les incidences positives de ces conditions et pourquoi ne sont-elles pas applicables ?
[...] Des conditions définissant un marché idéal . Équilibre de marché et optimum social -D'après la condition d'atomicité, aucun agent ne peut fixer les prix qui sont déterminés par le fonctionnement des marchés. Ainsi tout agent est en situation de "price taker" ("preneur de prix".) -La condition d'homogénéité des produits se compose d'un critère objectif, selon lequel tous les producteurs offrent un produit présentant les mêmes caractéristiques, et d'un critère subjectif selon lequel les acheteurs ne font pas de distinction en fonction de la marque ou d'une qualité présumée du produit, et préfèrent systématiquement le moins cher. [...]
[...] Ainsi si des producteurs se comportent de manière différente, la situation devient non concurrentielle aboutissant par exemple à un monopole. Où il y a qu'un producteur unique qui fixe les prix et provoque une raréfaction artificielle des biens pour s'assurer des profits plus importants exploitant donc les consommateurs ou à un oligopole. Où il n'existe qu'un petit nombre de producteurs qui peuvent réaliser un accord de cartel (qui consiste à maximiser le profit commun par une raréfaction de l'offre). -En outre, la théorie de la CPP renvoie à une vision mécaniste de la vie, par laquelle il n'existe qu'une combinaison productive pour produire un bien homogène donné, connue et appliquée mécaniquement par les entrepreneurs. [...]
[...] -La condition de libre circulation des facteurs de production (capital et travail) offre la possibilité de placer ou d'investir son argent où l'on veut (pour le capital), et ouvre les frontières aux flux migratoires et aux entrepreneurs la possibilité de recruter n' importe qui sans coûts d'ajustement (pour le travail). Ainsi, l'offre peut s'ajuster sur demande avec des coûts réduits. En conséquence, il existe une convergence sur le long terme des taux de salaire et de profit entre les différents secteurs économiques et les différents pays. La concurrence pure et parfaite semble donc être un objectif souhaitable pour le fonctionnement des marchés mais soulève les problèmes de la pertinence et de l'applicabilité de ces hypothèses. [...]
[...] Mais l'accumulation de ces nouveaux agents renforce l'offre de biens dans ce secteur, ce qui entraîne une baisse de prix, et amène donc le profit économique à tendre vers 0. Ceci constitue un équilibre stable de long terme pour toutes les entreprises du secteur, qui correspond au minimum du coût moyen. Cela pousse toutes les entreprises à réduire leurs coûts, à utiliser au mieux leur capacité de production et la meilleure technologie disponible, afin d'atteindre un coût total moyen minimum, qui équivaut à la situation d'efficience productive de la CPP. [...]
[...] qui ne prend pas en compte les réalités économiques et sociales -Si nous prenons l'exemple du marché du travail. L'application de la condition d'atomicité aurait pour conséquence qu'aucun travailleur ou groupe de travailleurs ne pourrait prendre de décisions susceptibles de modifier sensiblement la quantité globale de travail disponible et donc le salaire d'équilibre. Ce qui supposerait donc l'absence de syndicats ou de groupes de pression, hypothèses totalement improbables. -La libre entrée sur le marché est quant à elle limitée par la puissance des groupes déjà présents sur le marché et par des barrières institutionnelles (en France par exemple il existe des professions protégées:pharmaciens, chauffeurs de taxi De plus, l'entrée et la sortie sur le marché ont un coût correspondant à l'investissement, qui ne peut se revendre sans perte et que la CPP néglige. [...]
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