Nous parlons de "concurrence monopolistique", c'est une expression créée par Chamberlin et qui, si on s'y attarde, est complètement antinomique. Concurrence et monopole sont tout à fait contradictoires.
Alors pourquoi une "concurrence monopolistique" ? Si une entreprise produit de la bière blonde en France et qu'elle est la seule entreprise du territoire à en produire, on dira qu'elle est en situation de monopole.
Cependant, la libre entrée de la concurrence sur le marché va permettre à d'autres entreprises de produire des variétés de bière. Ainsi, une autre entreprise va produire par exemple de la bière brune. Chaque entreprise est en monopole sur sa variété, mais en concurrence sur le produit : la bière (...)
[...] Il peut correspondre à une variété idéale chez un consommateur et à un produit de substitution chez un deuxième. Tous les consommateurs ne sont donc pas prêts à dépenser la même somme pour ce produit. On retrouve ici l'idée de compensation du consommateur. Une meilleure détermination de son prix permettrait de faire passer le surprofit du côté du producteur. La discrimination des prix consiste à appliquer les prix maximums que chaque consommateur est prêt à débourser pour se procurer le bien. [...]
[...] La situation n'est pas optimale car la production de la même variété est divisée en deux. Les économies d'échelles ne sont donc pas exploitées de manière efficiente. Pour palier à cela Lancaster défend l'idée qu'il faut supprimer les doubles emplois et expulser la moitié des entreprises. Dans ces propos Lancaster laisse entendre l'idée que les processus de productions sont communs à toutes les variétés puisque les entreprises ont la possibilité de changer la spécificité de leurs produits sans coûts. En suivant ce raisonnement on pourrait donc dire que la production de plusieurs variétés différentes avec des spécificités différentes n'entraîneraient pas de surcoût puisque les processus de productions sont les mêmes. [...]
[...] Ainsi, l'arrivée de nouvelles variétés passe automatiquement par l'entrée de nouvelles entreprises sur le marché. Au contraire, les faits montrent que les différentes variétés vont être produites par un nombre restreint d'entreprises qui vont vouloir satisfaire un nombre croissant de consommateurs. Si l'on suit cette dernière optique, nous pouvons nous demander si les termes de concurrence monopolistique ne perdent pas de leur sens. En effet, ne sommes nous pas face à un monopole pur et dur puisqu'une entreprise nous fournit toutes les variétés possibles ? [...]
[...] Sur ce point on peut relever le manque d'analyse de ce phénomène. L'approche est trop descriptive, se base sur des faits. Or, en précisant les différentes natures du coût on peut arriver à une explication plus rationnelle et mieux définir la notion de rendement d'échelle qui y est associée. Lancaster, par exemple, décline sa vision des coûts par deux hypothèses : H1 : il suppose qu'une modification de la spécification des produits n'engendre pas de coûts pour la firme en partant du principe que les processus de production sont les mêmes pour tous les produits. [...]
[...] Le coût de différenciation ne sera pas supporté pour les entreprises ne proposant pas les variétés requises par la demande. D'où des pertes qui vont évincer les entreprises ne supportant pas le coût de différenciation. De cette logique explicative on constate que plus le nombre de variétés est important, moins d'entreprises sont présentes sur le marché (concentration sectorielle). Soulignons, d'une part, qu'il a un transfert de ressources entre le coût de production vers celui de différenciation, le coût de production étant le seul insensible au nombre de variété. [...]
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