Le concept de « commissaire priseur » est une fiction que Léon Walras met en place pour expliquer la formation des prix dans un marché. A l'origine, le terme de « commissaire priseur » s'applique au domaine restreint des ventes aux enchères et désigne la personne qui estime les biens et mène la vente. Walras donne donc à un terme du lexique judiciaire une signification économique, pour mieux personnifier cet « arbitre de marché » chargé de gérer le marché et de l'administrer. Le marché fonctionnerait alors comme une salle de vente, ou même comme une place boursière (où un agent de change criait les prix jusqu'à une période récente).
[...] Le concept paraît aussi paradoxal, il repose sur un commissaire- priseur impartial, bénévole et altruiste. L'altruisme absolu devrait donc dépasser l'égoïsme absolu des autres acteurs ? (cf. B. Guerrien) Par son action, le commissaire-priseur fixe le prix et fige le marché, alors que le marché est par nature évolutif ; il ne peut donc pas exister de prix d'équilibre stable. Les acteurs peuvent par ailleurs développer des stratégies pour acheter ou vendre au bon moment ou de contourner l'action du commissaire-priseur, en échangeant pendant la phase de tâtonnement ; il existerait ainsi des prix intermédiaires ou de déséquilibre. [...]
[...] Le salaire sur le marché du travail est donc faussé et échappe au contrôle du commissaire- priseur. Enfin, ce système n'est que partiellement satisfaisant : un certain nombre d'agent sont exclus de l'échange, même si le tâtonnement permet en théorie de contenter le plus d'acteurs possible. Des offreurs trouveront toujours le prix trop bas pour produire, et des demandeurs le trouveront toujours trop élevé pour acheter. Le concept de commissaire priseur semble donc efficace pour représenter le processus de formation des prix sur un marché en situation de concurrence pure et parfaite ; en postulant la présence dans chaque échange d'un intermédiaire neutre et impartial, chargé par son tâtonnement de parvenir à un prix satisfaisant le plus d'acteur, Walras forge sa théorie de l'équilibre général. [...]
[...] Toutefois, certaines de ses hypothèses (la possibilité de parvenir à un équilibre stable, notamment) ou son application à la réalité (sur le marché du travail, par exemple) limitent sa portée : ce concept a surtout une utilité théorique. Bibliographie B. Guerrien, Dictionnaire d'analyse économique Repères C-D Echaudemaison, Dictionnaire d'économies et de sciences sociales B. [...]
[...] Pour Walras, il existe un commissaire-priseur fixant le prix d'équilibre sur chaque marché. Or, les agents rationnels se trouvent sur tel ou tel marché en fonction des prix relatifs : les marchés sont en interdépendance et la demande ou l'offre de chaque bien se fait en fonction des prix donnés sur tous les autres marchés. En centralisant et agrégeant offres et demandes pour établir un prix d'équilibre, le commissaire-priseur permet d'aboutir à un équilibre général, atteint lorsque demandes et offres sont égales sur chaque marché. [...]
[...] Les offreurs et les demandeurs d'un même bien se rencontrent sur le marché pour déterminer le prix auquel s'effectuera l'échange. Dans le système walrassien, cette dernière fonction est assurée par le commissaire-priseur qui agit sur un marché en situation de concurrence pure et parfaite, ce qui signifie qu'il y entre autres conditions, une pluralité d'acteurs (atomicité). L'opération se déroule en plusieurs étapes : Le commissaire-priseur se charge de proposer un premier prix. Les offreurs indiquent la quantité qu'ils souhaitent vendre et les demandeurs le prix auquel ils veulent acheter. [...]
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