Le Capital, livre 1, section IV, chapitre 12, plus-value relative, Karl Marx, 1867, surtravail, force de travail, capitalisme, monde ouvrier, productivité du travail, marchandise
La journée de travail du travailleur peut se diviser en deux parties : la première au cours de laquelle il reproduit sa force de travail (travail nécessaire) et la deuxième où il ne travaille plus pour lui, mais entièrement pour le capitaliste (surtravail). Au cours de cette dernière période de la journée, la mise en mouvement de la force de travail du travailleur crée de la plus-value pour le capitaliste qui cherche, dès lors, continuellement à l'accroître. D'après la relation suivante, Surtravail = Journée de travail - Travail nécessaire, la maximisation du surtravail peut se réaliser de deux manières différentes.
[...] L'augmentation de la force productive du travail est rendue possible, selon Marx, par un « changement dans ses procédés », « une transformation du mode de production » ou encore une transformation des « conditions techniques et sociales ». Les conditions techniques sont l'emploi de nouveaux procédés, et notamment de machines de plus en plus perfectionnées, comme ce sera décrit dans le chapitre 15. Les conditions sociales sont les rapports sociaux entre les différentes catégories d'ouvriers (hommes, femmes, enfants, ouvriers qualifiés et manœuvres), le personnel intermédiaire (surveillants, ingénieurs) et le capitaliste (patron), rapports qui sont reconfigurés par la division interne (manufacturière) du travail. [...]
[...] En effet, la modification de l'organisation du travail transforme qualitativement le travail individuel en travail collectif et social et permet donc d'augmenter considérablement la force productive du travail. Marx souligne ainsi que la recherche de la maximisation du surtravail « ne laisse pas intact les procédés traditionnels du travail », elle les forge et modèle à sa guise afin d'accroître au maximum la force productive du travail ; il s'agit par-là de modifier le procès de travail. III. La diminution de la valeur de la force de travail Marx, après avoir montré comment la force productive du travail peut fortement augmenter, souligne la corrélation entre « l'abréviation du temps socialement nécessaire à la production d'une marchandise » et la diminution de la valeur de la force de travail. [...]
[...] Cette révolution permanente des instruments de production est la condition d'existence de la bourgeoisie et distingue, de ce fait, cette classe de toutes celles précédentes. Contrairement à la plus-value absolue qui n'explique que des changements quantitatifs, la plus-value relative est donc le principe explicatif des modifications de structure interne du capitalisme. C'est cette transformation endogène du mode de production qui fait que, selon Marx, le capitalisme est en révolution constante, profondément instable, comme il le décrit tout au long de la section IV. [...]
[...] C'est la plus-value absolue. Marx note qu'on peut l'étudier « en supposant que le mode de production est donné », c'est-à-dire que cette plus-value peut survenir indépendamment de toute transformation du mode de production. Il s'agit donc d'une transformation quantitative du travail, mais pas de son organisation ou de ses conditions techniques. On peut souligner ici le sens du terme « mode de production » : dans l'emploi qui est fait ici, il s'agit des modalités concrètes de la production, et le travail de secrétariat effectué à la main, avec une machine à écrire ou avec un ordinateur représente donc trois modes de production différents. [...]
[...] Ainsi, la diminution du prix des marchandises nécessaires à la survie du travailleur entraine une baisse de la valeur de sa force de travail et donc du « temps exigé pour la reproduire ». Le capitaliste peut donc diminuer le niveau de salaire des travailleurs sans pour autant les payer en dessous de la valeur de leur force de travail, qui de fait, diminué. De plus, le temps de travail nécessaire étant équivalent à la reproduction de la force de travail du travailleur, on peut en déduire que cette durée diminue au profit du surtravail, car la durée de la journée de travail ne diminue pas pour autant. [...]
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