Exposé sur Adam Smith, sa vie, ses pensés, ses thèses, ses oeuvres, et tout ce qui fait de lui un grand économiste.
[...] La démonstration formelle des avantages du libre-échange est différente chez Smith. Elle repose sur la notion d'avantage absolu. Si une première nation est meilleure dans la production d'un premier bien, tandis qu'une seconde est meilleure dans la production d'un second bien, alors chacune d'entre elles a intérêt à se spécialiser dans sa production de prédilection et à échanger les fruits de son travail. Le rôle de l'État Dans le livre V de la Richesse des nations, Adam Smith définit enfin les fonctions d'un État en charge de l'intérêt général (et non de l'intérêt du prince). [...]
[...] L'économiste britannique John Maynard Keynes écrit au XXe siècle : Qu'elles soient justes ou erronées, les idées des théoriciens de l'économie et de la politique exercent une puissance supérieure à celle qu'on leur prête communément. En fait, ce sont elles qui mènent le monde ou peu s'en faut. Telle pragmatique déclarée, qui se croit libre de toute influence théorique, suit en fait aveuglément un économiste défunt. Tel maniaque de l'autorité, qui entend des voix, ne tire en fait sa frénésie que d'un docte barbouilleur de papier des années précédentes. Je suis certain qu'on s'exagère l'influence des intérêts acquis par rapport à l'emprise progressive des idées. [...]
[...] Townshend cherche un tuteur pour le fils aîné de son épouse qui, comme les jeunes aristocrates anglais de l'époque doit faire un Grand Tour, et propose à Smith de l'accompagner dans son périple[14]. Smith et son élève quittent la Grande-Bretagne pour la France en 1764. Ils restent dix-huit mois à Toulouse, ville dont la société lui semble ennuyeuse. Séjournant dans le sud de la France il rencontre et enthousiasme Voltaire, ainsi qu'une marquise dont il doit repousser les avances. Pendant ce long séjour dans une Province qui l'ennuie, Smith entame la rédaction d'un traité d'économie, sujet sur lequel il avait été amené à dispenser des cours à Glasgow. [...]
[...] Si nombre d'économistes admirent Smith, c'est peut-être parce que nombre de courants peuvent y voir le père de leurs idées. Les libéraux le saluent comme celui qui a mis en lumière l'importance du marché comme mode de régulation automatique de la société, ceux recommandant une intervention modérée de l'État peuvent pourtant rappeler que Smith en a aussi souligné les imperfections éventuelles et a appelé la puissance publique à les corriger. Bien qu'à l'opposé des idées politiques de Smith, Karl Marx lui- même s'en inspire en développant toute une doctrine fondée sur la théorie classique de la valeur. [...]
[...] Ce débat est connu depuis Joseph Schumpeter comme das Adam-Smith-Problem. D'un côté, la Théorie des sentiments moraux donne une explication morale au fonctionnement harmonieux de la société, tandis que la Richesse des nations l'explique par un mécanisme économique reposant sur le seul égoïsme. Toutefois, la première explication peut être cette tendance sociale des hommes à se livrer aux échanges économiques, permettant ainsi le bon fonctionnement des mécanismes du marché[34]. L'interprétation la plus naturelle est que Smith, ayant établi dans la Théorie des sentiments moraux que les actions spontanées des humains produisent un fonctionnement harmonieux de la société, montre dans la Richesse des nations que cela reste vrai même si on réduit par la pensée leurs motivations aux motivations "égoïstes". [...]
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