Durant l'année 2008, la conjoncture économique dans le monde s'est considérablement dégradée si bien que la plupart des pays européens ont flirté avec la recession. Face à cette situation économique qui était annoncée comme encore pire pour l'année 2009 (moral des consommateurs et carnets de commandes des entreprises en berne), la Banque Centrale Européenne (BCE) avait décidé le 8 octobre 2008 de baisser son principal taux d'intérêt directeur de 0.5 point à 3.25%. (...)
[...] Dissertation : La baisse des taux d'intérêt suffit-elle à relancer l'investissement ? Introduction Durant l'année 2008, la conjoncture économique dans le monde s'est considérablement dégradée si bien que la plupart des pays européens ont flirté avec la recession. Face à cette situation économique qui était annoncée comme encore pire pour l'année 2009 (moral des consommateurs et carnets de commandes des entreprises en berne), la Banque Centrale Européenne (BCE) avait décidé le 8 octobre 2008 de baisser son principal taux d'intérêt directeur de 0.5 point à Le taux d'intérêt représente le prix du service que doit payer l'emprunteur pour rémunérer son créancier qui accepte de se défaire d'une somme d'argent pendant un certain temps sachant qu'on parle de taux d'intérêt débiteur lorsque celui-ci est payé par l'agent économique qui a une dette et de taux d'intérêt créditeur lorsque celui-ci rémunère l'agent économique qui prête ses liquidités. [...]
[...] II Cependant la baisse des taux d'intérêt est une condition qui apparaît insuffisante aujourd'hui à la reprise de l'investissement ( L'impact que peut avoir le taux d'intérêt sur la reprise de l'investissement semble de plus en plus limité tout en sachant que d'autres paramètres interviennent lors de la décision d'investissement A. Le taux d'intérêt perd de son influence aujourd'hui sur la décision d'investir Avec les transformations des modes de financement depuis 20 ans, notre économie se rapproche plus d'une économie de marchés financiers et ne présente plus les caractéristiques de l'économie d'endettement qui prévalaient pendant les 30 Glorieuses Même si le crédit reste important pour les petites et moyennes entreprises (PME) en constituant la part la plus importante de leur source de financement, celui-ci dimine. [...]
[...] Un effet théorique positif sur l'offre Une baisse de ces taux d'intérêt débiteurs peut-elle réellement inciter l'agent économique à modifier son comportement ? Celui-ci regarde le coût des liquidités qu'il va emprunter et va les comparer à la rentabilité de son projet d'investissement. Il doit alors tenir compte du taux d'intérêt nominal (le taux courant payé au créancier) et du coût de la vie (l'inflation lui permettant d'alléger sa dette). Le taux d'intérêt réel (taux d'intérêt nominal déflaté) constitue ainsi la variable clé puisque avant de mobiliser des fonds, il va mesurer sa profitabilité, c'est-à-dire l'écart qui existe entre la rentabilité économique du projet et le niveau des taux d'intérêt réels. [...]
[...] C'est cette logique qui prévaut lorsque la Banque centrale européenne décide une détente sur son principal taux directeur, de manière à infléchir les comportements et relancer la croissance mais aussi la FED : ainsi, entre 1987 et 1989, la baisse des taux d'intérêt réels de 1 point s'est accompagnée d'une hausse de 1.5 point du taux d'investissement aux Etats-Unis. Malgré tous ces avantages indéniables et face à la faiblesse actuelle des taux d'intérêt dans la zone euro, on peut légitimement se demander si la récession économique qui se profile peut être enrayée à travers la manipulation de ce seul instrument monétaire ? N'existe-t-il pas d'autres déterminants de l'investissement au moins aussi influents que le taux d'intérêt ? [...]
[...] La baisse des taux d'intérêt réels a alors pu réellement modifier son comportement et un cycle d'investissement nouveau s'enclenchera dans l'économie. L'analyse de la période contemporaine nous montre de fait que dans les années 1970 et jusqu'au milieu des années 1980, ou au début des années 1990, l'investissement a connu une baisse lorsque la profitabilité se réduisait. Au contraire, la fin des années 1990 a connu une hausse de l'investissement à la mesure de la baisse progressive des taux d'intérêt que permettait la perspective du passage à l'euro à la différence de la période 1990-1996. [...]
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