Alors qu'en 1981, François Mitterrand déclarait à son adversaire centriste Valérie Giscard d'Estaing « Vous êtes le président du chômage » , en 1995, date de la fin de son second mandat, le taux de chômage était passé de 1.5 Million à 3 Millions d'habitants soit 11% de la population active. En revanche, les années Mitterrand ont vu l'inflation ralentir considérablement : de 13.6% en 1980 à 1.1% en 1997. Au cours de l'an 2000 les prix ont même diminué pendant près de 3 mois.
Certains économistes affirment ainsi que la lutte contre l'inflation a été gagnée au prix d'un accroissement du chômage ce qui participe d'une position selon laquelle il serait possible d'arbitrer entre inflation et chômage. Ici arbitrer entre inflation et chômage consiste à privilégier soit la recherche de plein emploi, soit la stabilité des prix en partant du présupposé qu' inflation et chômage connaissent des évolutions antagonistes, cette conception étant héritée des premières interprétations de la courbe de Phillips. On peut alors se demander dans quelle mesure cet arbitrage inflation/chômage est d'actualité c'est-à-dire dans quelle mesure est-il encore utilisé et avec quel degré de pertinence ?
C'est dans cette optique que l'on s'intéressera dans un premier temps aux origines théoriques de l'arbitrage inflation/chômage en mettant en évidence ses limites et les critiques dont il a fait l'objet, tant empiriquement que théoriquement, avant de nous tourner vers son actualité, c'est-à-dire son utilisation et sa pertinence dans les économies aujourd'hui.
[...] Et puis on a eu également un arbitrage inflation/chômage mis en difficulté par les critiques théoriques. On peut déjà voir que la théorie en elle-même n'est pas exempte de limites. En effet, on peut se demander si la relation de Phillips garantit qu'un relâchement du niveau des prix entraîne une diminution du chômage. Or, la relation de Phillips établie est une relation empirique ; mais qui dit corrélation ne dit pas causalité ; chômage et inflation peuvent ne pas être reliés directement. [...]
[...] Face à l'échec des politiques nationales en matière de lutte contre le chômage, il reste donc à espérer que l'Europe apporte des solutions concrètes et durables à ce problème. Bibliographie - Economie, Samuelson et Nordhaus, ed.Economica. - Principes d'économie, J.STIGLITZ, partie VII. - Principes de l'économie, N.Grégory MANKIW, chap.33 le compromis de court terme entre inflation et chômage - Dictionnaire d'analyse économique- microéconomie, macroéconomie, théorie des jeux, etc. Bernard GUERRIEN, ed.La découverte, collection Repères. - Cahiers français n°335, Les politiques économiques 11/2006, La politique économique conjoncturelle : mécanismes, enjeux et limites (pp12-18). - Cahiers français n°335, Les politiques économiques 11/2006 (pp20-21. - Les stratégies monétaires, D.FLOUZAT, puf 2003. [...]
[...] Ceci se produit parce que travailleurs et syndicats font plus intensément pression sur les employeurs pour obtenir des augmentations de salaire lorsqu'il y a beaucoup d'emplois et que les entreprises peuvent plus facilement augmenter leurs prix lorsque le commerce marche bien. Le contraire est également vrai : un fort chômage implique souvent une inflation lente. De ce fait, dans cette optique la relation salaire/chômage équivaut à une relation chômage/inflation. La courbe de Phillips étant empiriquement vérifiée tout au long des années 1950-1960 au travers des politiques de stop-and-go, cela accrédite la thèse keynésienne d'un arbitrage inflation/chômage. [...]
[...] Ainsi, pour retrouver un taux d'inflation nul, le taux de chômage doit nécessairement s'élever de Un vers U1. On peut enfin noter que si pour Milton Friedman, la courbe de Phillips est verticale à moyen terme, pour les Nouveaux Economistes classiques, elle est verticale dès le court terme. II) On peut alors se demander ce qu'il en est aujourd'hui de l'arbitrage inflation/chômage. Est-ce que les thèses monétaristes se sont imposées et l'ont rendu caduc ou est-ce qu'il est toujours d'actualité c'est-à-dire est-ce qu'il existe toujours et est-ce qu'il est toujours pertinent ? [...]
[...] Mais cette politique est un échec : le chômage ne diminue pas et l'inflation est forte : le gouvernement devra dévaluer à trois reprises le franc. On peut pour expliquer cette situation citer quelques causes comme l'ouverture des économies et un contexte économique moins favorable à la mise en place de politiques conjoncturelles keynésiennes. Mais surtout, il faut prendre en compte le développement des anticipations de l'inflation par les agents économiques, développement qui a joué un rôle important sur la diminution de l'efficacité des politiques keynésiennes dès les années 1970. [...]
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