L'analyse macro-économique soutenue dans la démarche par l'approche de Keynes fixe un objectif purement pragmatique et s'établit sur la base d'une axiomatique que l'on peut résumer comme suit : le capitalisme est fondamentalement en état de déséquilibre contrairement à ce qu'affirment les néo-classiques et la logique du système conduit inévitablement à la crise, il faut donc qu'un facteur externe intervienne afin de maintenir le système, et ce rôle est dévolu à l'État.
La question est alors de savoir quelles peuvent être les modalités d'intervention de l'état, afin de réguler une économie dont le fonctionnement interne est fondamentalement déstructurant, sur cette base Keynes pose des modalités pratiques qui permettent à un système instable de poser les conditions sinon d'une stabilité, en tout cas d'un équilibre relatif.
En ce qui concerne la micro-économie notamment dans le cadre du modèle Arrow Debreu celle-ci définit un corpus théorique qui s'oppose aux conclusions de Keynes, dans la perspective micro-économique l'objectif ne consiste pas à expliquer, à rendre compte des mécanismes fondamentaux du système de capitaliste, mais simplement d'envisager d'un point de vue strictement normatif les conditions optimales du fonctionnement du système principalement dans la configuration de la concurrence pure et parfaite.
Cela étant dit la question de savoir dans quelle mesure l'approche classique de Smith et Ricardo permet de combler les lacunes qui apparaissent dans les constructions macro et micro économique demeure. La question est alors de comprendre les ressorts du fonctionnement du capitalisme.
Quelles que soient les prises de position sur le terrain de la morale (éthique) qu'il s'agisse de Smith ou de Ricardo qui en sont des partisans ou qu'il s'agisse de Marx qui s'y oppose. L'objectif visé au terme de la compréhension du processus d'accumulation, consiste à répondre à la question du pourquoi de ce fonctionnement et donc à analyser objectivement le fonctionnement capitaliste.
[...] Pour Ricardo, le surplus économique c'est- à-dire la différence entre le volume total produit et ce qui est nécessaire à l'entretien des salariés qui l'ont fabriqué doit être le plus élevé possible afin d'assurer les meilleures conditions d'accumulation. Le niveau des salaires doit correspondre au minimum vital de subsistance et le marché des salaires sur cette base. Même si ce minimum dépend des conditions dans lesquelles il se fixe, le principe reste le même à savoir le salaire doit être minimum. [...]
[...] Cependant, dans l'exposé de la loi de la valeur une différence importante va caractériser les approches de Smith et Ricardo. En effet, Smith élabore et développe une théorie de la valeur travail dite de travail commandé. En effet, la valeur réelle de toutes les parties constituantes des prix se mesure par la quantité de travail que chaque marchandise peut acheter ou commander. Par exemple, si 1 h de travail se paie 20 euros, un objet qui vaut 100 euros pourra acheter ou commander 5 h de travail. [...]
[...] Ici donc, le rôle et l'importance de la population c'est-à-dire les problèmes démographiques deviennent déterminants et Ricardo adhère aux thèses de Malthus. Il faut un faible taux de croissance des salaires car dans le cas inverse cela provoquerait une augmentation de la population du fait du bien-être que procurent des salaires plus élevés. Si ces salaires augmentent et la population augmente, il y aurait de graves déséquilibres entre la croissance de la population et la croissance des capacités pour les nourrir. [...]
[...] Dans ces conditions, les 2 auteurs se distinguent dans les composantes de la loi de la valeur - chez Smith, l'équation de la valeur est : M = v + pl avec M : les marchandises V : le capital variable, c'est-à-dire la somme des salaires directs versés Pl : la plus-value - chez Ricardo elle est : M = c + v + pl avec C : le capital constant représentant l'ensemble des moyens de production, les marchandises qui ont servi à produire d'autres marchandises V : le capital variable Pl : la plus-value. v et pl sont empruntés à Marx. L'idée de plus value est coextensive à Marx et Smith. Celui-ci affirmant les propriétaires aiment à récolter là où ils n'ont pas semé. La différence entre la valeur de la marchandise et de son coût étant la plus value. [...]
[...] la production de plus-value Supposons que la valeur journalière de la force de travail soit de 80euros car c'est ce que coûte la reproduction de cette force de travail et qui par ailleurs correspond à l'équivalent de la valeur produite dans une demi- journée. Cependant, le fait que la valeur de la force de travail soit l'équivalent de ce qui est produit en une demi-journée n'implique pas que ce travailleur ne puisse travailler qu'une seule demi-journée. En effet, la valeur de la force de travail et la valeur de ce qu'elle peut créer diffèrent de cette différence qui intéresse le propriétaire des moyens de production. Il achète la marchandise de force de travail. [...]
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