Pour l'année 2010, l'INSEE prévoit un taux de chômage en France de 9.8%, soit 0.7% de plus que le niveau atteint fin 2009. Conséquence de la conjoncture actuelle, ces prévisions s'avèrent plutôt pessimistes alors même que la situation économique se redresse progressivement. Ces conséquences sur l'évolution du chômage étaient-elles prévisibles ? Les modèles théoriques avaient-ils anticipé ces évolutions ?
Les théories du chômage sont nombreuses et assez contradictoires en ce qui concerne l'explication des mécanismes du marché du travail. Déjà, toutes ne considèrent pas que le marché du travail soit un marché comme les autres. Ainsi, si les théories classiques et néoclassiques du marché du travail considèrent ce dernier comme un marché au fonctionnement identique à n'importe quel autre marché, Keynes et les théories post-keynésiennes qui s'ensuivirent donnent à penser que le marché du travail est davantage régi par les institutions et les comportements de la part des agents qui y prennent part, faisant de lui un marché à part entière. L'intérêt de ces analyses réside dans leur pouvoir explicatif et prospectif du chômage ; ont-elles permis de remplir ces fonctions ?
[...] La mesure du taux de chômage est une pratique récente débutée véritablement au début des années 1930 à la suite de la crise de 1929, même si la première étude sur le chômage et la population active remonte aux études effectuées à la suite du premier recensement en France en 1896. L'évolution du chômage est cyclique et suit largement à court terme la conjoncture économique. Croissance et chômage semblent donc étroitement liés. Ainsi, si les premières théories en termes de marché du travail sont anciennes, les vérifications effectuées quant à leur pertinence à la vue de l'évolution historique du chômage sont récentes. Quels sont leurs résultats ? [...]
[...] Les modèles théoriques n'ont pas véritablement permis d'expliquer absolument l'évolution du chômage, tant son évaluation est difficile, ses mécanismes complexes, et qu'en réalité plusieurs formes de chômage peuvent coexister. Ainsi, la plupart des politiques économiques prônées par ces analyses ont échoué à lutter durablement contre le chômage. Bibliographie - Le chômage, Collection Repère La Découverte, Jérôme Gautié - Le travail en France, Olivier Marchand et Claude Thélot - The world economy, Maddison - Le chômage : fatalité ou nécessité ? [...]
[...] La théorie de Stigler prend en compte le rôle du capital humain dans la recherche d'emploi (G.Becker et TH.Schultz), qui permet de justifier les différents niveaux de salaire, fonction de l'investissement initialement réalisé en capital humain. La plupart des prolongements du modèle classique se révèlent également inefficaces à rendre de compte de l'évolution du chômage de manière pertinente ; ils mettent en avant l'existence de rigidités comme cause du chômage, mais à partir de 1980 le chômage augmentera progressivement sans que les rigidités se soient accrues. Seuls les États- Unis semblent faire exception à cette évolution, puisque le chômage, d'environ en 1992, est inférieur à en 2000. B. [...]
[...] Les nouvelles théories du marché du travail permettent de compléter les théories classiques et keynésiennes pour expliquer les variations du chômage dans les PDEM à la fin du siècle A. Les prolongements des modèles standard et keynésien L'évolution du chômage à partir de 1980 ne peut s'expliquer simplement à l'aide des théories classiques ou keynésienne du marché du travail. De plus, le marché du travail devient de plus en plus segmenté le chômage affecte différemment les multiples catégories ou groupes sociaux (non- homogénéité du travail). [...]
[...] Ainsi, la première cause du chômage avancée par l'analyse classique du marché du travail est l'existence de freins à la flexibilité des salaires réels. Or, au cours du XXe siècle, de nombreux facteurs économiques comme institutionnels constitueront des freins à la flexibilité des salaires. La rigidité des salaires à la baisse entrave en effet les mécanismes du marché et empêche l'ajustement de se réaliser ; à défaut de se faire par les prix, l'ajustement se fait donc par les quantités avec l'apparition d'un chômage lorsque la demande de travail se fait inférieure à l'offre de travail. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture