Faisant suite au rapport Brundtland, deux approches du concept d'environnement durable ont été distinguées :
-la première acception du concept de développement durable limite le champ d'action à l'analyse des conditions d'exploitation optimales des ressources naturelles. Le développement durable est défini comme le niveau d'activité économique qui laisse intacte la qualité des ressources naturelles,
-la seconde correspond a une acception large du concept de développement durable qui regroupe trois disciplines : l'économie, l'écologie et la sociologie. L'approche économique de l'environnement a conduit à l'émergence progressive de « l'économie de l'environnement ».
Le développement est durable, du point de vue de l'économiste, s'il permet de maximiser le revenu par tête d'un stock de capital donné tout en préservant la capacité de ce capital à engendrer des flux de revenus futurs. Les objectifs se définissent en termes d'allocation efficiente des ressources et de conservation des actifs (capital humain, capital technique, capital naturel) qui génèrent les flux de revenus. La démarche sous-jacente est celle de l'optimisation économique. L'approche économique du développement durable, héritière de la pensée néo-classique, recherche comment les mécanismes de marché peuvent lutter de manière satisfaisante à la défense de l'environnement. La croissance de la rareté n'est pas suffisante pour permettre à ces mécanismes de faire jouer leurs effets correcteurs dans la mesure où, n'ayant pas de prix, l'apport du patrimoine naturel est nul. Sa destruction est alors négligée. La voie néo-classique de défense de l'environnement, qui conduira à l'émergence de l'économie de l'environnement, consiste à internaliser ce dernier dans le calcul économique.
Cette approche économique repose sur l'hypothèse qu'il existe une forte substituabilité entre les ressources naturelles et le capital artificiel, impliquant qu'il est ou qu'il sera possible de pallier la disparition ou l'épuisement d'une ressource naturelle par une adaptation technologique. Cette hypothèse de forte substituabilité entre capital naturel et capital artificiel est également appelée durabilité ou soutenabilité « faible » parce qu'elle limite l'être humain à la seule composante économique (Bottems et Rotillon, 1988). A contrario, l'hypothèse de soutenabilité « forte » refuse l'idée de substituabilité entre les différentes formes de capital dans la mesure où de nombreuses ressources naturelles n'ont, en fait, aucun substitut. Cette hypothèse de soutenabilité forte est caractéristique de l'approche écologique du développement durable. D'après cette dernière, il faut attribuer une valeur intrinsèque aux êtres naturels et la biosphère indépendamment de leur utilité économique et sociale.
[...] Les problèmes d'externalités négatives ne peuvent être résolus que par une appropriation individuelle. En effet, la propriété privée garantit la responsabilité individuelle des individus. Ces théories ultralibérales critiquent toute intervention de l'État au nom des government failures : même avec les meilleures intentions, il est rare que les politiques gouvernementales atteignent leurs buts. Ceci s'explique par : la poursuite d'intérêts individuels, la pression des électeurs (politique clientéliste), la tendance à privilégier le court terme (échéances électorales) au détriment du long terme, l'influence des lobbies. [...]
[...] L'environnement est par nature un bien collectif qui génère des externalités. Pendant très longtemps, les ressources naturelles ont été gratuites ou peu coûteuses et disponibles en quantité illimitée. Leur utilisation par les industriels et les consommateurs constitue une externalité : les conséquences de leurs actions ne sont pas prises en compte par le système de prix. La notion de bien public fait référence, pour les économistes, à la notion de défaillance de marché sachant que les situations d'échec du marché ou de défaillance du marché qualifient les situations où le mécanisme de marché n'incite pas à la production de la quantité socialement optimale du bien. [...]
[...] Tous les individus agissant de manière identique, l'ensemble des dispositions marginales à payer s'avère insuffisant afin de maintenir la qualité de la ressource naturelle. On peut se reporter ici à la tragédie des biens communs de Harding (1968) qui désigne symboliquement la dégradation de l'environnement qui provient de l'utilisation par de nombreux individus d'une ressource commune en accès libre. Dans une telle situation, chaque individu ne considère que ces coûts et bénéfices privés, faisant ainsi l'hypothèse que ses propres actions n'ont pas d'influence significative sur la ressource globale (exemples : problème de déforestation et d'érosion conséquente des sols, problème de réchauffement climatique). [...]
[...] En effet, la valeur économique totale d'un bien environnemental ne peut se limiter à sa valeur d'usage. La valeur économique totale d'un bien environnemental, concept utilisé pour évaluer les coûts de la dégradation de l'environnement, serait la somme de quatre éléments : - le surplus du consommateur qui est la différence entre le prix du marché et le prix que le consommateur aurait été prêt à payer pour disposer d'une ressource non dégradée, - la valeur d'option : il s'agit du consentement à payer une sorte de prime d'assurance pour conserver la possibilité d'un usage futur d'un élément naturel, - la valeur du legs qui désigne le consentement à payer pour la satisfaction de transmettre aux générations futures d'un élément naturel, - la valeur d'existence qui exprime le consentement à payer pour la satisfaction de savoir qu'un élément naturel est préservé indépendamment de toute utilisation. [...]
[...] B L'évaluation économique des dommages La notion de valeur est centrale en économie. Se pose la question de l'évaluation monétaire des ressources naturelles et plus encore de l'évaluation des dommages environnementaux, qui s'avère d'une grande complexité. Les différentes méthodes d'évaluation économique des dommages environnementaux La méthode des prix hédoniques Cette méthode repose sur l'idée simple selon laquelle la qualité de l'environnement (air, eau) affecte le prix d'autres biens (terrain) ou d'autres services (travail), car elle est un des éléments intervenant dans le choix d'un consommateur. [...]
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