Du temps du système de Breton Woods et de l'étalon-or, il n'y avait pas de réelle circulation des capitaux, et les changes étaient fixes. La volonté des États-Unis de suspendre la convertibilité or-dollar en 1973 a inauguré l'ère des changes flottants, tandis que s'accélérait l'intégration financière de l'économie mondiale. Le triangle des incompatibilités, schématisation du modèle de Mundell–Fleming, est un bon outil pour comprendre le comportement des acteurs mondiaux face à cette situation.
[...] ( La politique monétaire en régime de changes flottants est efficace et compétitive. La dépréciation du taux de change vient soutenir l'activité relancée en créant la demande extérieure nécessaire pour absorber l'excédent de production, tandis que les exportations de capitaux financent l'excédent courant. De plus, si elle complète une politique budgétaire expansionniste, la politique d'expansion monétaire vient modérer la hausse de l'intérêt : l'expansion profite à tous les secteurs et non seulement à celui des biens et services exportés. ( Nous allons voir qu'un tel policy mix efficace ne peut être mené qu'en régimes de changes flottants. [...]
[...] Dans le modèle, les anticipations de change sont statiques. e symbolise le taux de change réel (prix des biens étrangers en termes de biens nationaux). i et e évoluent en sens inverse : lorsque i augmente, e diminue (la monnaie s'apprécie) ; lorsque i diminue, e augmente (la monnaie se déprécie). On raisonne avec une extension du modèle IS/LM en économie ouverte. La production peut s'exprimer en fonction de i (le taux d'intérêt) et de e (le taux de change) : Y = + I + G + XN où C est la consommation, I l'investissement, G la dépense publique et XN les exportations nettes On peut donc reformuler le modèle IS-LM, où la courbe IS est fonction décroissante de i (directement sur le biais de I et indirectement par et où la courbe LM est croissante comme dans le modèle IS-LM classique. [...]
[...] Il y a une augmentation de l'activité. La demande de monnaie s'accroît et exerce une pression à la hausse sur les taux d'intérêt. Cette hausse élève donc le taux de rentabilité anticipé des obligations nationales : il y a appréciation de la monnaie. Mais, dans un second temps : la hausse du taux d'intérêt conjuguée à l'appréciation de la monnaie nationale va réduire la demande intérieure. En effet, la hausse du taux d'intérêt ralentit l'investissement, tandis que l'appréciation de la monnaie diminue les exportations et que la hausse du produit augmente les importations. [...]
[...] La demande accrue de monnaie nationale constitue in fine une perte de compétitivité. Conceptuellement, la courbe IS est repoussée vers la gauche jusqu'à ce que le taux d'intérêt soit ramené au taux d'intérêt mondial, car l'équilibre ne peut se former en- dehors de FF. L'activité finit par se ralentir et la balance courante se détériore. ( Le politique budgétaire en régime de changes flottants est inefficace. Les importations de capitaux privés financent le déficit courant, mais les effets néfastes de l'appréciation de la monnaie annulent les effets la demande supplémentaire. [...]
[...] Le triangle des incompatibilités est un bon outil pour comprendre le comportement des acteurs mondiaux face à cette situation : - certains ont choisi la voie du renoncement à l'indépendance de leur politique économique pour favoriser l'intégration financière et monétaire : c'est le cas des pays du Système Monétaire Européen et de l'Union Economique et Monétaire (le SME ayant failli par l'excès des pratiques de dévaluation compétitive). - Les pays d'Asie du Sud-Est ont libéralisé les échanges de capitaux tout en continuant de vivre à changes fixes avec les USA : cela a abouti à la crise financière asiatique de 1997. - Au contraire, la Chine a choisi de garder son autonomie économique en continuant d' ancrer le yuan au dollar, mais en limitant strictement les mouvements de capitaux quand elle le jugeait nécessaire. [...]
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