Les mercantilistes (XVIe-XVIIIe) pensaient trouver l'origine de la valeur dans les stocks d'or. Adam Smith (1723-1790) au contraire ne considère pas que l'or puisse être la source de la valeur puisqu'elle n'est pas un étalon invariable. Le premier des critères de la valeur est l'utilité, mais de nombreux biens peuvent avoir une utilité vitale et n'avoir aucune valeur dans l'échange (l'eau). Le critère pertinent est alors la capacité d'acquérir d'autres marchandises, c'est à dire la quantité de travail qu'un bien permet de commander. C'est principalement sur la prise en compte du capital que David Ricardo (1772-1823) remettra en cause les critères de la valeur de Smith.
[...] Une fois dépensé le travail n'a plus d'influence sur la valeur future de l'objet, et lorsque l'on achète on considère l'utilité future. Selon Léon Walras, les visions de Smith et de Ricardo n'expliquaient pas pourquoi le travail a de la valeur. Il reprend comme fondement de la valeur la rareté, qu'il définit comme quelque chose d'utile et en quantité limitée non illimitée Si le travail a de la valeur c'est parce qu'il est utile et limité (les deux notions doivent être liées). [...]
[...] Comme toute marchandise la force de travail a une valeur d'usage, et sa valeur d'échange est le salaire. La valeur d'usage est une condition nécessaire à la valeur d'échange (si une marchandise ne satisfait plus aucun besoin elle n'a plus de valeur). Chez les néo-classiques la valeur est celle qu'on attribue à un bien. Ainsi Jevons prenait l'exemple d'un tunnel sous la Tamise qui, quelle que soit la quantité de travail incorporé, n'aura toujours aucune valeur tant qu'il ne répondra à aucun besoin. Ici aussi, donc, la valeur d'usage (satisfaire un besoin) est une condition nécessaire. [...]
[...] Pour Smith l'or n'est qu'un instrument et n'a une valeur d'échange que comme n'importe quel autre bien. Contre les mercantilistes qui considèrent que la richesse est monétaire, Smith considère qu'elle est réelle et produite. La production de ces biens provenant du travail, c'est donc bien le fondement de la richesse et de la valeur. Plaçant l'analyse économique sur le plan de l'échange toutefois (et non de la production), il s'intéresse plus particulièrement à la valeur d'échange la capacité d'acquérir d'autres marchandises (ce que l'on ne peut produire soi-même). [...]
[...] Se pose alors le problème de l'incorporation du capital dans la valeur : il faut considérer le travail nécessaire à la production immédiate mais aussi à la production du capital, instruments et machines : le travail indirect. On parle alors de valeur travail incorporé, le capital étant une condition de production tout aussi naturelle que le travail. La valeur d'échange correspond à la difficulté de production. De l'autre côté apparaissent des critères de la valeur purement subjectifs. Ainsi Condillac et Say (1767-1832) expliquaient la valeur strictement par l'utilité qu'on lui attribue même si la valeur courante correspond à la quantité de choses que l'on peut obtenir en échange. [...]
[...] Se dégage alors un prix naturel, qui n'est pas forcément le prix de marché(à cause des fluctuations de l'offre et de la demande) mais qui ne peut s'en éloigner durablement (sauf dans le cas de prix de monopole Si le prix de marché est trop bas, cela va inciter certains acteurs à se retirer du marché, ce qui entraînera une diminution de la quantité produite. L'excès de demande permettra d'augmenter les prix ce qui attirera de nouveaux acteurs (et inversement). Ainsi la valeur d'échange est le prix naturel, mais pas forcément le prix de marché. Ricardo complète cette analyse en montrant que la valeur est relative. Il considère que le profit est une partie constituante des prix. En effet le profit constitue une partie de la valeur, puisque correspondant au travail incorporé dans le bien par le capital. [...]
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