Théories économiques, croissance, crises, théorie de la monnaie, détermination du taux d'intérêt
Là où Keynes va le plus loin dans sa rupture avec les classiques, c'est dans son analyse de la monnaie.
Chez les classiques et les néoclassiques, le taux d'intérêt est le prix du capital (qui égalise l'offre et la demande de capital). Il y a un marché du capital avec une courbe d'offre qui est l'épargne et une courbe de demande qui est l'investissement.
[...] La formation du taux d'intérêt r emc OM1 OM2 r1 r2 emc L M I I1 I2 La demande totale de monnaie sera : L = L1(Y) + L2(r) Avec L1(Y) la demande de monnaie pour motif de transaction (qui dépend du revenu) L2(r) la demande de monnaie pour motif de spéculation (qui dépend du taux d'intérêt) L1'(Y) > 0 L2'(r) [...]
[...] Elles peuvent donc rendre rentables des projets d'investissement, et donc accroître l'investissement donc la production. Les limites des politiques monétaires Keynes soutient que leur efficacité est toujours relative ; que ces politiques ne marchent pas à tous les coups. Il parle de deux limites. La trappe à liquidité Partie 3 ~ Chapitre 8 Théorie de la monnaie et détermination du taux d'intérêt 69 À tout moment, il existe un seuil en deçà duquel le taux d'intérêt ne peut pas baisser (par exemple 0 C'est un seuil en deçà duquel la soif de liquidité devient absolue. [...]
[...] Partie 3 ~ Chapitre 8 Théorie de la monnaie et détermination du taux d'intérêt 67 Keynes s'emploie à montrer que l'épargne sous forme de détention de monnaie peut être rationnelle. Remarque : Keynes ne justifie pas la thésaurisation ; il n'est pas pour la thésaurisation. Pour Keynes, la thésaurisation est le seul comportement rationnel sur les marchés financiers. En conséquence, chez lui l'épargne n'est pas immédiatement transformée en capital. Une partie de l'épargne peut prendre la forme de monnaie. Keynes dit que, ex post, on a égalité de l'épargne et de l'investissement ; mais pas ex ante (initialement). [...]
[...] Donc, une logique d'entreprise, qui est à long terme, tend à être soumise à une logique spéculative de court terme. Il faut donc, pour Keynes, réglementer, administrer les marchés financiers afin de stopper cette logique spéculative. Au total, pour Keynes, il y a trois formes d'intervention de l'État : la redistribution des revenus (taxer les riches pour donner à ceux qui ont moins) ; la politique monétaire ; la politique budgétaire, qui se traduit par une socialisation accrue de la production. [...]
[...] On a déjà vu que chez lui, c'est l'investissement qui détermine l'épargne, et non pas l'inverse comme chez les classiques. Simultanément, Keynes rejette la théorie classique de la monnaie qui dit que celle-ci est neutre. Pour lui, une hausse de la masse monétaire ne se traduit pas que par une hausse générale des prix. Keynes dit que la monnaie n'est pas neutre, qu'elle joue un rôle majeur dans la détermination des grandeurs de l'économie. Il refuse la séparation entre variables (ou sphères) réelles et monétaires. [...]
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