Théories économiques, croissance, crises, théorie de la régulation, crises du capitalisme, crise du fordisme
La théorie de la régulation a émergé dans les années 1970 en France et qui existe toujours actuellement. Son inscription théorique initiale est une double référence à Marx et à Keynes. Ses pères fondateurs sont Aglietta et Robert Boyer.
L'objet de travail des régulationnistes est la régulation du capitalisme, et plus précisément l'idée que le capitalisme connaît des variations structurelles (salariat, accès aux moyens de financement, …). La théorie de la régulation va donc s'intéresser aux métamorphoses du capitalisme.
[...] Du côté hétérodoxe, il n'y a pas beaucoup de théories de l'État social. La théorie marxiste, par exemple, n'a pas vraiment d'État. Chez Marx, l'État est l'instrument politique au service de la classe dominante ou en est dérivé. Le projet de Marx était de faire dépérir l'État ; il a donc un point de vue libertaire (pas d'État). Mais peut-on réduire l'État à ça ? Cette vision réductrice de l'État est très critiquable. Ce que soutiennent la grande majorité des hétérodoxes, c'est que l'État a une dimension antilibérale voire anticapitaliste. [...]
[...] Le plus souvent, il n'y a dans les textes que la protection sociale et le droit du travail. Le capitalisme financier se propose de remettre en cause ces quatre piliers. Ses critiques sont les suivantes : réduire le champ de la protection sociale pour permettre aux entreprises privées d'occuper cette place. Il faut obliger les gens riches à recourir à un complément de protection privé ; flexibilisation du droit du travail ; privatisation des services publics ; remise en cause des politiques keynésiennes. [...]
[...] Pour les libéraux, il ne faut pas transformer une obligation morale en obligation légale, sinon on tue la morale. Conclusion Ce qui est paradoxal dans le débat des politiques économiques d'aujourd'hui, c'est que cette remise en cause de l'État social se retrouve dans certains travaux de la théorie de la régulation. Ces travaux disent que l'État social était adapté fonctionnellement au fordisme, et qu'il serait donc aujourd'hui dépassé. Mais, est-ce que le changement du mode d'organisation du travail implique le changement de tout le reste ? On peut soutenir que cette conclusion est peut-être un peu rapide. [...]
[...] On entre dans une économie de marché mais avec une intervention publique. Nous pouvons tout de suite soutenir que nous ne disposons pas de théorie de l'État social, d'où les difficiles attaques des libéraux envers celui-ci. Pourquoi n'y a-t-il pas de théorie de l'État social ? Par construction, la théorie néoclassique n'est pas en mesure de présenter une théorie propre de l'intervention publique. Celle-ci est parfois possible, mais uniquement l'optique des marchés (imperfections à corriger) ; elle n'a sinon aucune utilité. [...]
[...] Le fordisme se caractérise par les chaînes de montage ; la crise du fordisme serait donc la crise du mode d'organisation du travail. Le fordisme reposait sur un échange : le travail difficile en échange d'une croissance régulière du pouvoir d'achat. Ce deal rentre en crise à partir du début des années 1970 à cause d'un manque de main-d'œuvre. Les trois Partie 4 ~ Chapitre 10 Régulation et crises du capitalisme 81 gisements de main-d'œuvre (exode rurale, femmes et habitants des îles) s'épuisent à partir des années 1970. [...]
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