Le chômage, qui se définit au sens de l'INSEE comme l'ensemble des personnes de 15 ans et plus, privées d'emploi et en recherchant un, est un phénomène au centre de la discussion en politique économique et en macroéconomie. La notion même de chômage a perturbé les économistes et les soubassements théoriques des modèles macroéconomiques dominants et portés par les néoclassiques, notamment depuis les travaux fondateurs de Léon Walras, puis ceux d'Arrow et Debreu. La question sous-jacente au constat empirique du chômage devient: comment expliquer, en théorie, cette perturbation majeure du modèle classique et néoclassique d'une économie de marché en concurrence pure et parfaite, assurant une optimalité parétienne sur l'ensemble des marchés ? Le marché du travail, dans une situation de sous-emploi, est donc une situation dans laquelle, a priori, l'allocation de l'offre de travail (de la part des salariés) face à une demande de travail (exprimée par les entreprises) n'est pas satisfaisante du point de vue de l'optimalité économique. Il n'y a pas l'égalité entre l'offre et la demande. L'équilibre théorique walrasien (soit un équilibre général en système de concurrence pure et parfaite sur tous les marchés, y compris celui du travail) n'existe plus au vu de cette réalité économique heurtée.
[...] Les nouvelles théories économiques du chômage sont apparues principalement au milieu des années 1970, présentées par des économistes souvent rattachés à la pensée issue des travaux de Keynes. Ces théories ont essayé d'expliquer la sousoptimalité du marché du travail et notamment la rigidité du salaire réel (qui s'éloigne du salaire d'équilibre) dans un contexte ou il est ardu d'expliquer le chômage uniquement par des paramètres macroéconomiques, car les marchés ne sont pas parfaits. La théorie des contrats implicites (Gordon 1974, Bailey et Azariadis 1975) Cette théorie est fondée sur un principe de sociologie économique : l'aversion des salariés à la fluctuation de leurs revenus. [...]
[...] En d'autres termes, l'effet persiste alors que ses causes ont disparu. Ainsi, comme l'indique J-P Fitoussi, bien que les chocs à l'origine de la forte augmentation du taux de chômage dans les années 1990 se soient estompés, le chômage se maintient à un niveau élevé. On peut avancer quelques explications à ce phénomène, notamment le processus de déqualification (perte de capital humain des chômeurs de longue durée) qui aboutit à une inemployabilité des travailleurs tenus longtemps à l'écart du travail. [...]
[...] C'est le principe de sélection adverse (dans l'assurance les exemples sont nombreux). Approche sociologique : la théorie du salaire d'efficience (Leibenstein 1957) et alea moral Selon la théorie du salaire d'efficience, la productivité est fonction du niveau de salaire. Dans le modèle du tir-au-flanc (appelé aussi shirker-model Shapiro et Stiglitz3 se sont appuiés sur cette théorie pour proposer d'éviter les mécanismes de contrôles de comportements (compliques et coûteux) en majorant les taux de salaire. Cela augmente ainsi le coût d'opportunité4 du licenciement et donc dissuade les individus de paresser, de tirer au flanc L'entreprise pourra mettre en place un mécanisme de contrôle discontinu, donc moins coûteux, pour vérifier que le personnel fournit bien l'effort requis. [...]
[...] Le marché du travail, dans une situation de sous-emploi, est donc une situation dans laquelle, a priori, l'allocation de l'offre de travail (de la part des salariés) face à une demande de travail (exprimée par les entreprises) n'est pas satisfaisante du point de vue de l'optimalité économique. Il n'y a pas l'égalité entre l'offre et la demande. L'équilibre théorique walrasien (soit un équilibre général en système de concurrence pure et parfaite sur tous les marchés, y compris celui du travail) n'existe plus au vu de cette réalité économique heurtée. L'objet de cette fiche, après un succinct rappel théorique et historique, est de présenter les nouvelles théories économiques du chômage apparues au cours de la seconde moitié du vingtième siècle, et notamment dans les années 1970/1980. [...]
[...] En un mot, ces ‘nouvelles' théories ont tenté d'expliquer la rigidité du salaire réel en apportant des raisons microéconomiques. Un bref rappel théorique : Néoclassiques vs. Keynésiens. En rupture avec la conception walrasienne d'équilibre général, John Maynard Keynes (1883-1946) a posé en 1936 dans son maitre-ouvrage La Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie l'essentiel des bases de l'analyse macroéconomique moderne ce qui suscitera bien sûr une exégèse et une critique riche. Keynes montre notamment, et à sa suite R. W. [...]
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