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Joseph Aloïs Schumpeter est né en Moravie la même année que Keynes en 1883. Il est donc autrichien. Il appartient à un milieu aisé : son père est un riche industriel. Il fait, entre 1901 et 1906, des études de droit et d'économie au cours desquelles il a des maîtres comme Böhm-Bawerk et Menger [...]
[...] Mais l'innovation peut se faire dans le cadre de petites unités créées pour l'occasion par les grandes entreprises afin de bénéficier de la souplesse des petites organisations, de leur créativité, de leur réactivité, tout en captant à leur profit leurs découvertes. Aujourd'hui on parle de sociétés de « capital-risque » qui financent des star-up prometteuses. Schumpeter lui-même avait mis l'accent sur le rôle positif des grandes entreprises dans l'innovation, même s'il était inquiet de la dérive bureaucratique du système. Il n'empêche que de nos jours l'entrepreneur schumpétérien n'est pas qu'un mythe. [...]
[...] Schumpeter, Impérialisme et classes sociales. Ed. De Minuit Questions A partir du document et de vos connaissances, expliquez le rôle et les caractéristiques des entrepreneurs selon Schumpeter. Expliquez la phrase soulignée dans le texte. L'accent mis par Schumpeter sur le rôle des entrepreneurs vous semble-t-il toujours pertinent pour expliquer aujourd'hui l'émergence des innovations ? Eléments de réponse Le rôle des entrepreneurs (du moins des entrepreneurs qui ne sont pas « secondaires ») consiste à prendre l'initiative de faire ce que les autres, plus timorés, n'osent pas faire (« voilà qui paralyse la majorité des entrepreneurs »), à mettre en œuvre des innovations qui rompent avec « une gestion routinière ». [...]
[...] Schumpeter a exposé que cette irrégularité de la croissance pouvait être dues au progrès technique. En effet se dernier se produit par à-coups. Les innovations majeures se produisent de façon impromptue, car seules les personnes d'exception sont capables de les faire apparaître. L'innovation majeure est donc isolée. Mais à partir du moment où elle est réalisée, des entrepreneurs apparaissent « en troupe », car les découvreurs ont supprimé les obstacles pour les autres, et que l'innovation devient plus familière et plus facile à gérer. [...]
[...] Un ordre nouveau remplace l'ordre ancien au cours d'un processus de destruction créatrice : des éléments périmés sont détruits et remplacés par de nouveaux et on assiste à une réorganisation complète de l'économie. A cet égard, Schumpeter réhabilite les monopoles dans la mesure où ils sont mieux capables d'innovations technologiques, alors que le monde de la concurrence est plus stérile sur le plan créatif. Le progrès technique explique l'irrégularité de la croissance Les cycles économiques ont été mis en lumière par Kondratiev et par Juglar. Ils montrent que l'activité économique connaît des soubresauts. [...]
[...] Mais Schumpeter est pessimiste car il pense que ce type d'homme tend à disparaître : embourgeoisement, diminution des motifs familiaux pour la réussite, désaffection pour l'épargne, et aussi climat qui devient hostile à l'entrepreneur. Le progrès technique permet une évolution Le progrès technique ne peut pas être réduit aux seules innovations techniques. Il comprend certes des biens nouveaux, mais également de nouvelles méthodes de production, des débouchés nouveaux, de nouvelles sources de matières premières ou d'énergie, une nouvelle organisation. Ce progrès technique explique les périodes d'essor dans la mesure où il favorise l'apparition des grappes d'innovations. Sur une innovation majeure se greffent des innovations secondaires réalisées par des entrepreneurs « secondaires ». [...]
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