Qu'est-ce qu'un équilibre économique ?
Au sens économique, un équilibre est un état stable pour lequel il y a compatibilité entre les plans de consommation des agents économiques : les agents ne sont pas incités à modifier leurs comportements compte tenu de l'information dont ils disposent et des contraintes qu'ils subissent. Ces plans dépendent des caractéristiques propres aux agents mais aussi de leurs croyances, en ce qui concerne le système économique ou les réactions des autres agents, et du cadre institutionnel. L'équilibre est le point fixe d'un processus, c'est d'ailleurs grâce au théorème du point fixe que les économistes font la démonstration de son existence. Cette définition large de l'équilibre économique implique l'existence théorique d'une infinité d'équilibres, différenciés par certains paramètres du système économique étudié, par les caractéristiques et par les croyances des agents.
Qu'est-ce que l'efficacité ?
En économie, l'efficacité suggère une allocation efficace, c'est-à-dire optimale, des ressources rares. Vilfredo Pareto a théorisé l'efficacité comme la situation dans laquelle il n'est pas possible d'améliorer la satisfaction d'un individu sans détériorer celle d'au moins un autre.
La confrontation de ces deux définitions pose un problème : les équilibres économiques sont-ils efficaces au sens de Pareto et à quelles conditions ?
[...] L'équilibre général naît d'un circuit de flux sur un réseau de prix interdépendants. Jean-Baptiste Say (1767-1832) en avait eu l'intuition en formulant sa Loi des débouchés selon laquelle l'offre crée sa propre demande C'est cette idée précisée que l'on visualise sur l'organigramme de la page suivante (d'après Samuelson-Nordhaus chapitre 15) : A l'équilibre de concurrence pure et parfaite, le Taux Marginal de Substitution (TMS) est le même pour tous les consommateurs car toutes les possibilités d'échange ont été exploitées, l'allocation est donc efficace. [...]
[...] On a donc, en situation de concurrence pure et parfaite, une efficacité de la production au sens de Pareto. En situation d'économie monétaire, on peut donc écrire : Cmx/Px = Cmy/Py soit Cmx/Cmy = Px/Py [On peut noter que dans cette expression ressort le fait que les prix concurrentiels fournissent un signal précis de la rareté relative des différents biens] L'efficacité peut donc se formuler de cette façon : Umx/Umy = Cmx/Cmy = Px/Py Le rapport entre les Um et le rapport entre les Cm sont égaux aux rapports des prix. [...]
[...] L'équilibre général (Walras) Les reproches adressés à l'approche en termes d'équilibre partiel nous conduisent donc directement à l'approche en termes d'équilibre général qui a justement pour vocation l'étude de l'équilibre simultané de tous les marchés, à un moment donné, en tenant compte de leurs interdépendances. Ebauché par des économistes comme Sraffa, Marx ou Keynes, l'équilibre général est réellement modélisé par Léon Walras (1834-1910) qui le fonde sur les choix individuels des agents, eux-mêmes dépendant du cadre institutionnel dans lequel ils s'insèrent. Cette abondance de déterminants fait que, là aussi, le nombre de types d'équilibre envisageable est illimité. L'équilibre général peut se formuler logiquement comme un vecteur de prix qui égalise l'offre et la demande globales de chaque bien que comporte l'économie. [...]
[...] Avec Vilfredo Pareto (1848-1923), la pensée économique sort de l'impasse des comparaisons interpersonnelles. En effet Pareto refuse systématiquement ces comparaisons, et particulièrement dans le domaine du bien-être, car il affirme qu'elles ne peuvent pas être basées sur des critères objectifs. Il propose donc une définition de l'optimalité d'une situation par l'unanimité : une situation est optimale si on ne peut plus améliorer la situation de personne sans détériorer celle d'un autre. Cela remet en cause l'idée d'un optimum unique pour passer à une multitude d'optima, dépendants de la dotation initiale des agents, et qui ne sont pas hierarchisables entre eux sans jugement d'ordre moral ou éthique. [...]
[...] Les deux théorèmes de l'économie du bien-être Cette démonstration de l'efficacité économique de l'équilibre de concurrence pure et parfaite a donné lieu à une formalisation : ce sont les deux théorèmes de l'économie du bien-être. Mais il n'est pas inutile de commencer par rappeler quelles ont été les grandes étapes de la pensée économique dans ce domaine, avant d'étudier la théorie actuelle. En effet, la pensée économique a été riche sur ce sujet, sans réel aboutissement avant l'économie du bien-être. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture