Les deux leçons qui suivent relient l'histoire des faits aux théories économiques. La période historique allant du XVIème au XVIIIème siècle consacre l'apparition d'une pensée économique cohérente et reconnue. Cette pensée inspire par exemple la politique des dirigeants européens et les comportements de certains agents économiques jouant un rôle de plus en plus grand au sein de la société. Elle est aussi le reflet des grandes évolutions sociologiques, techniques et idéologiques de cette période (...)
[...] Conclusion L'analyse néoclassique est née de mutations et, surtout, de la recherche d'une approche présentant l'économie idéale, économie sans contradiction et en équilibre. L'analyse keynésienne est, quant à elle, née principalement des crises, des interrogations des responsables des politiques économiques et des débats traversant la communauté internationale des économistes. D'autres facteurs moins importants ont accompagné cependant le développement de ces deux approches comme le déploiement de nouvelles formes d'entreprises et de production, de nouvelles formes de consommation, des rapports de forces mondiaux changés ou les mouvements d'indépendance politique (voire, économique). [...]
[...] L'Angleterre s'ouvre un peu plus au commerce mondial et à la concurrence. La réforme l'emporte donc sur la révolution avec des hommes politiques comme Gladstone (libéral) et Disraéli (conservateur), avec des réformes comme la reconnaissance des syndicats (1870), le vote secret, l'obligation scolaire. L'Inde connaît des troubles sévèrement réprimés (révolte des Cipayes en 1857) mais la reine Victoria y sera proclamée Impératrice en 1876. L'Afghanistan sera envahi par ses troupes en 1878 et l'Egypte sera occupée à partir de 1882, consacrant ainsi l'apogée de l'Empire anglais. [...]
[...] Les changements économiques sont aussi de nature financière : afflux des métaux précieux, augmentation des marchés financiers et monétaires, mobilisation des petits capitaux . Guizot alors Ministre des Affaires Etrangères lance à Lisieux en 1841 sa formule célèbre "Enrichissezvous par le travail et par l'épargne En fait cette période est aussi une période de crise telle celle débutant en 1815 et de mutations fortes. Elle induit une évolution notable de la pensée classique. Les socialistes utopiques, Karl Marx et les marxistes vont modifier cette pensée. [...]
[...] Ils écrivent sous la pression de faits et de courants de pensée dominés par la grandeur et la domination de l'Angleterre devenue alors la première puissance mondiale par son commerce et son industrie. Elle est maintenant à la fois le banquier, le pavillon et l'usine du monde. Mais cette pensée n'est pas unique, elle est entourée d'analyses différentes quelquefois complémentaires mais quelquefois aussi critiques. Ces autres pensées économiques sont françaises (Jean Baptiste Say, Frédéric Bastiat), suisses (Simonde de Sismondi), allemandes (Frédéric List, Gustav Schmoller, Karl Bücher) ou anglaises (Stuart Mill). [...]
[...] Tout est en place pour consacrer l'apparition d'une analyse économique nouvelle centrée sur le marché, l'entreprise et l'individu. Un auteur russe qualifiera d'ailleurs cette nouvelle analyse "d'économie politique du rentier" (Nicolas Boukharine, L'économie politique du rentier, critique de l'économie marginaliste, trad. fcse. EDI, Paris éd. originale : Moscou, 1914) en insistant sur le fait qu'elle suppose l'existence d'individus rationnels dont la psychologie est celle du rentier et dont le système de valeurs est celui de la bourgeoisie de petits propriétaires éliminés de la production. [...]
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