Qu'est-ce que l'épargne ? C'est une part des ressources qu'un individu ou un groupe ne consacre pas à la consommation immédiate. En effet, les individus épargnent en vue de projet futur. On constate plusieurs formes d'épargne comme l'épargne d'accumulation (investissements immobiliers, placements financiers…), l'épargne de précaution (crainte de réduction du revenu, difficultés anticipées pour emprunter, souci de l'avenir des enfants…), l'épargne de prévoyance (dépenses déjà programmées : dépenses vacances…), l'épargne de spéculation (fonction de l'anticipation des prix des différents actifs et de leurs rendements). Il résulte de ces différentes formes d'épargne, diverses affectations comme la thésaurisation (conserver de l'argent de façon inactive), le placement, l'investissement.
Mais quels sont les différents déterminants de l'épargne des ménages en fonction des courants de pensée prédominants, ainsi que d'un point de vue temporel ? De plus, comment a fluctué l'épargne depuis les années 1970 en France et dans les pays industrialisés ?
[...] Les déterminants de l'épargne A. Les courants de pensée Pour les Classiques Comme nous l'avons dit, l'épargne constitue un sacrifice et génère une désutilité. Donc, il est rationnel d'épargner si la rémunération reçue en retour est d'une utilité supérieure. En conséquence l'épargne sera une fonction croissante des taux d'intérêt qui détermine le niveau de cette rémunération. D'autre part, les demandeurs de capitaux emprunteront tant que le coût de l'emprunt (taux d'intérêt) est inférieur à ce que rapporte l'investissement (le revenu dégagé par le dernier investissement). [...]
[...] Comment l'épargne a-t-elle justement évolué en France et dans les pays industrialisés ? II. La fluctuation de l'épargne A. En France Depuis les années 70, des variations étaient sensibles dans le volume et dans la composition de l'épargne des Français. A court terme, c'est la théorie du revenu permanent qui est valide : une réduction transitoire du revenu des ménages ne se traduit pas tout de suite par une diminution de la consommation mais par une réduction de l'épargne, surtout visible lors des chocs pétroliers de 1974 et 1979. [...]
[...] Les facteurs psycho-sociologiques constituent les derniers déterminants de l'épargne à court terme. En effet, l'incertitude de la situation économique, les risques de pertes d'emploi, les perspectives défavorables en matière de prestations vieillesse sont des éléments qui vont favoriser la constitution de l'épargne de précaution. Il existe aussi un taux d'épargne lié à l'âge des membres du ménage. Il est vrai que selon l'âge, le niveau des revenus ainsi que la structure des besoins sont différents. A long terme, d'autres facteurs interviennent. [...]
[...] Lorsque le revenu est faible, la consommation incompressible est financée par une désépargne (vente d'actifs financiers ) et donc l'épargne est alors négative. Keynes a aussi dénombré plusieurs mobiles d'épargne plus abstraits. On peut observer le désir de progression (l'épargne accumulée et placée est un moyen d'accroître son patrimoine), le calcul (l'épargne est placée pour rapporter des intérêts), la prudence (réserves pour les éventualités imprévisibles), le désir d'indépendance (refus de crédit), l'orgueil (le désir de devenir fortuné, le patrimoine devient une fin en soi) On peut aussi dénombrer des facteurs déterminants de l'épargne en fonction du temps. [...]
[...] Or depuis que l'épargne est rémunérée ce facteur n'est plus aussi pertinent (encaisse réelle assez limitée). Suite aux observations démographiques et aux questions concernant les probables déséquilibres des systèmes de retraite, les ménages devraient être incités à cumuler un système de retraite par épargne volontaire (capitalisation) à un système d'épargne obligatoire (répartition). Depuis que cela est pris au sérieux, en 1991, aucune amélioration du taux d'épargne n'a été constatée. Une explication est possible : le taux d'épargne pouvant être influencé par le degré d'activité des plus de 60 ans, on constate que le degré d'activité évolue de la même manière que le taux d'épargne mais de manière nettement moins significative. [...]
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