Croissance : politique de la concurrence et politique industrielle

Thèmes abordés

Croissance économique, Europe, politique de la concurrence, efficacité productive, efficacité allocative, concurrence européenne, guerre des prix, innovation, Samsung, Apple, abus de position dominante, marché européen, contrôle des concentrations, mondialisation, DIPP division internationale du processus productif, avantages comparatifs, Ricardo, concurrence déloyale, entreprises zombies, travailleurs détachés, recherche et développement, rente de monopole, distorsion de concurrence, politique industrielle, protectionnisme éducatif, Friedrich List, avantages comparatifs absolus, Smith, gains à l'échange, Paul Krugman, croissance extensive, croissance intensive, innovations en grappes, croissance endogène, économies de rattrapage, stagnation séculaire

Résumé du document

C'est au niveau de l'échelon européen que l'on détermine la politique de la concurrence. Les États doivent se plier aux directives de la Commission européenne. Favoriser la concurrence, c'est empêcher qu'il y ait des ententes entre les acteurs. S'il y a concurrence sur un marché, cela signifie qu'il y a plusieurs producteurs qui attirent les consommateurs à travers une guerre des prix.

Extraits

[...] Sur le long terme, seule la croissance intensive est viable. Pour Schumpeter, le moteur du capitalisme est l'innovation qui est portée par un entrepreneur qui a une intention. Des innovations découlent d'autres sous-innovations (des dérivées, d'autres utilisations de la technologie . ) : c'est le phénomène innovations en grappes . Schumpeter s'inquiète de l'avènement des grands groupes de recherche : la logique de l'intuition de l'entrepreneur est remplacée par une logique bureaucratique où les chercheurs sont salariés et sont enfermés dans une logique de rentabilité. [...]

[...] Quand on a beaucoup d'innovation, la valeur de l'inflation est difficile à calculer : les produits ne sont plus les mêmes (un haut de gamme de l'époque devient un bas de gamme d'aujourd'hui, voire même disparaît parce que la technologie est dépassée et ne se vend plus). Les innovations font peu à peu disparaître les produits et la comparaison est rendue impossible. La question de la croissance inclusive : elle génère des inégalités, et le progrès technique génère des perdants surtout vers les catégories de population non qualifiées. L'innovation est essentielle dans le maintien d'une société où il y aurait une mobilité sociale. [...]

[...] Pour faire repartir les profits, les entreprises sont contraintes à de l'innovation permanente et pouvoir vendre des produits nouveaux plus chers. Mais cela est aussi profitable aux consommateurs parce qu'il ne s'agit pas d'une rente de monopole, mais de profits qui sont liés à ce qui plaît au consommateur. On voit bien que lorsqu'il y a une entente, on bloque la guerre des prix : le problème n'est pas seulement que le consommateur paie plus cher, c'est surtout que l'on innove plus. [...]

[...] Progressivement, on a intégré deux autres paramètres dans la politique de la concurrence européenne. Si le marché devient trop concentré, alors il n'y aura plus de concurrence et cela posera problème dans l'intérêt du consommateur. C'est au nom de la préservation de cette concurrence au sein du marché européen que le projet de fusion Alstom-Siemens a été refusé en 2019. Ce rigorisme de la Commission européenne est très critiqué : freiner la concentration, c'est renoncer à la formation de champions européens qui auraient pu concurrencer les autres champions internationaux. [...]

[...] C'est donc une politique qui n'est pas assez ciblée. Au lieu que l'État subventionne une alternative plutôt qu'une autre, on va soutenir tous les projets de recherche, bien qu'ils soient concurrents entre eux, parce que l'État ne peut pas savoir justement laquelle des technologies va marcher. L'État ne va pas mettre tous les paris sur le même cheval. Il faut que l'État accepte de financer des initiatives dont on sait que dans le lot, certaines ne marcheront pas. Mais c'est justement en faisant cela que l'on va faire émerger un projet qui va marcher. [...]