Explication institutionnelle de la croissance économique path dependance
Description et explication du mécanisme de la croissance économique selon Douglas North. Principe de croissance institutionnelle et de sentier de croissance créé par les institution d'un pays donné à un moment donné de l'histoire économique. Dans la continuité des explications données par Kaldor quelques années plus tôt.
[...] Il existe des formes de relations entre agents autres que par le système de prix (comme le laisse entendre Walras) : les actions politiques, collectives, les règles et les principes. Ces préoccupations seront intégrées la première fois par Ronald Coase dans The nature of the firm (1937) : les coûts de transaction (engendrés par les dépenses de protection intellectuelle, juristes, finances, banques) participent de plus en plus à la croissance. Ainsi en 1970 près de 45% de la croissance américaine serait liées à ces coûts. [...]
[...] Avec l'accroissement des marchés et la révolution productive, la libération des serfs est nécessaire. Le commerce au loin (selon les mots de F.Braudel) : il distingue trois types d'innovations permettant divers progrès : o Accroître la mobilité du capital : des coûts sur l'usure de capital était pratiqués pour contourner l'interdiction du taux à intérêt ; l'abolition des lois sur l'usure eut pour effet de réduire le coût de la rédaction des contrats et de leur respect ; la lettre de change qui nécessite l'émergence des centres qui furent progressivement les foires au XII, les banques puis les institutions financières ; contrôles des agents impliqués dans le commerce au loin. [...]
[...] La constitution américaine hérite des fondements politiques anglais et d'une même approche idéologique. La tradition institutionnelle britannique façonna le sentier de l'Amérique du Nord. La path-dependance est bien la clé d'une compréhension analytique du changement économique de long terme. Et la croissance reste un processus trop lié à l'Histoire pour que l'on puisse se cantonner à une vision purement mécanique de celle-ci. Les travaux de North donnent un aperçu de base. [...]
[...] L'Angleterre prend ensuite la relève, assurant la stabilité monétaire et instaurant de puissants systèmes de brevets et droits de propriété. Les institutions sont elles-mêmes le fruit des différents participants historiques au système politique. Pour expliquer la décadence ou la stagnation North introduit l'idée de l'idéologie. L'Etat est un agent comme un autre : il cherche à maximiser son utilité en récoltant des fonds (les impôts) et fournissant des services de protection et de justice. Dans ce contrat implicite, le dirigeant (l'Etat) peut être contraint par le risque d'être remplacé par un autre. [...]
[...] L'optimalité peut donc varier avec le temps et les institutions. La création de monopole d'Etat est un bon exemple : il ne profite pas, souvent, à la collectivité dans son ensemble. Et selon le degré de légitimité d'un système les coûts peuvent varier (comportements de passagers clandestins plus ou moins généralisé). Un arbitrage s'impose entre le coût pécuniaire et l'impératif moral que peut imposer l'Etat. - 5. Cadre institutionnel et continuité de l'évolution économique de long terme Pour North, le changement institutionnel lui-même dépend du chemin qui a été suivi jusque-là : il est path-dependant : les externalités de réseau, les organisations et les modélisations renforcent le trajet. [...]
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