Lorsque l'on regarde l'évolution conjointe du taux d'inflation et du taux de chômage aux Etats-Unis entre 1960 et 2000, on observe des variations périodiques.
Entre 1961 et 1969, les points forment une courbe décroissante dans le plan inflation-chômage : plus le taux de chômage est faible, plus le taux d'inflation est fort et inversement. Néanmoins, à partir de 1970, on observe une rupture de cette régularité. En effet, si l'on regarde l'évolution de la « courbe » entre 1970 et 1979, on atteint en 1975 un point culminant, combinant un fort taux d'inflation et un fort taux de chômage. Les années 1980 semblent connaître par la suite le plus fort taux de chômage de la période, en particulier les années 1982 et 1983 (10% de chômage), mais ce taux de chômage diminue progressivement à partir de 1984. Enfin, il semblerait que les années 1990 aient conduit vers une certaine prospérité, puisque l'on voit que le taux de chômage et le taux d'inflation baissent conjointement jusqu'à atteindre des niveaux très bas (2000 : 4% de chômage, 2% d'inflation).
[...] Comment va s'opérer cette désinflation ? II. Les nouvelles politiques publiques désinflationnistes La désinflation traditionnelle et ratio de sacrifice Les années 1970 ont des conséquences durables sur les politiques économiques. En effet, les taux de chômage et d'inflation étant simultanément élevés, il devient nécessaire de baisser l'inflation de manière drastique. L'approche traditionnelle apporte pour cela une réponse en se servant de l'arbitrage entre inflation et chômage, dans le prolongement de la courbe de Phillips de court-terme (mais en utilisant néanmoins la nouvelle donnée du NAIRU). [...]
[...] Dans un premier temps, nous tenterons d'expliquer cette rupture par les transformations de la Courbe de Phillips pour analyser dans un second temps leurs conséquences sur la détermination des politiques publiques. I. Les transformations de la Courbe de Phillips Les années 1960 : la courbe de Phillips de CT (court-terme) Comment expliquer cette relation décroissante entre chômage et inflation dans la période des années 1960 ? Les économistes ont en effet réussi à trouver un arbitrage dans le court terme entre production, inflation et chômage. À partir du modèle Offre Globale / Demande Globale, on peut essayer de déterminer les conséquences d'une hausse de l'inflation par exemple. [...]
[...] Critique de Fischer/Taylor Pour Fischer et Taylor, les anticipations ont évidemment là aussi un rôle très important, mais plus encore, ces deux économistes mettent en avant l'existence de rigidités nominales existant dans l'économie, et en particulier dans la détermination des salaires. En effet, pour Lucas, les agents étant parfaitement souples dans leurs anticipations, la politique monétaire pouvait être rapide. Ici, la baisse de la croissance de la masse monétaire débute lorsque les agents ont déjà négocié leurs salaires en fonction de leurs anticipations passées. Ils n'ont donc pas prévu cette contraction monétaire. [...]
[...] En effet, il est très difficile de le calculer. Si le taux de croissance de l'inflation augmente, il est impossible de savoir si cette hausse est causée par un chômage inférieur à son taux naturel, ou alors à cause d'un choc d'offre négatif. De plus, de nombreux facteurs jouent sur la fixation du taux de chômage naturel, et ses facteurs sont volatiles (facteurs institutionnels, changements démographiques, C'est pourquoi les économistes ne peuvent donner qu'une estimation de ce taux de chômage, d'où les problèmes que cela entraîne en termes de politiques publiques. [...]
[...] En revanche, elle réalise son analyse par la notion de ratio de sacrifice, l'excès de chômage nécessaire pour permettre la désinflation. Autrement dit, cette analyse anticipe qu'il est nécessaire d'augmenter le taux de chômage au-dessus de son niveau naturel pendant un certain temps pour pouvoir réduire l'inflation de manière significative. Le ratio de sacrifice est donc très élevé dans cette analyse. Cette non-prise en compte des anticipations entraîne évidemment des critiques de la part de nombreux économistes. Critique de Lucas/Sargent et critique de Fischer/Taylor : le rôle des anticipations a. [...]
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