Le concept d'anticipations rationnelles a été introduit en 1961 dans un article de John Muth resté pendant 10 ans dans la pénombre et exploité à partir de 1972 par les auteurs se réclamant de la « Nouvelle Economie classique » tels Robert Barro ou encore Robert Lucas dans un article intitulé « Expectations and the neutrality of the money » Journal of Economic Theory (1972). L'hypothèse des anticipations rationnelles s'est progressivement imposée en macroéconomie dans les années 70-80, aussi bien chez les monétaristes que chez une bonne partie des keynésiens.
Elle doit au départ être interprétée comme une réaction de rejet vis-à-vis des modèles des anticipations dit « myopes » ou « adaptatives ».
[...] Elle doit cependant prendre en compte la réaction de ses concurrents. L'entrepreneur doit anticiper les attitudes possibles des autres, liées à ses propres décisions. Le postulat des anticipations rationnelles, dans ce cadre, aboutit à l'hypothèse équilibre non coopérative, puisque l'entrepreneur sait par avance quelle sera l'attitude exacte des autres entreprises en réaction à ses décisions par exemple de baisser ses prix pour accroître ses parts de marchés - : les autres entreprises baisseront également leur prix , ce qui aura pour résultat de réduire ses marges et profits. [...]
[...] Si on suppose que le jeu comporte seulement 4 tours, on peut représenter le jeu ainsi Joueur 1 Joueur 2 Joueur 1 Joueur 2 Les homo economicus sont incapables de coopérer dans un tel jeu et que ce dernier va s'arrêter dès le premier coup, quand bien même ils verraient qu'ils pourraient tous les deux augmenter leurs gains s'ils parvenaient au dernier tour ; c'est un paradoxe de la rationalité : en voulant maximiser leurs gains, ils arrivent à un résultat sous-optimal On remarquera que les résultats empiriques contredisent la prédiction théorique : les individus tendent à coopérer quand ils jouent à ce jeu Le tâtonnement walrasien Walras imaginait un personnage (fictif le commissaire-priseur, chargé de fixer le prix. En début de cycle, les vendeurs et les acheteurs se présentent sur le marché. Le commissaire annonce alors un prix, et recueille toutes les intentions de demande et d'offre. Si celles-ci ne coïncident pas, il fixe un nouveau prix, et l'annonce. [...]
[...] De plus en anticipant l'augmentation du niveau des prix, ils vont demander une augmentation des salaires, qui maintiendra le coût du travail et ne réduira pas le chômage. Si les anticipations sont rationnelles, la politique de relance est totalement inefficace, même à CT et seule l'inflation augmente =>Politique budgétaire Si les agents font des anticipations rationnelles, ils savent que les dépenses de l'Etat vont conduire à des impôts futurs pour rembourser la dette. Ils épargnent donc et la relance budgétaire est inefficace =>Dans les années 80-90 : Monétaristes vont utiliser cette hypothèse de l'inefficacité des politiques de relance pour remettre en question la politique de relance de Keynes de l'époque b-Le rôle des institutions Les anticipations rationnelles des agents impliquent la nécessité de mener une évaluation préliminaire approfondie Si les anticipations sont rationnelles, les décisions budgétaires ont un impact rapide sur les réactions des agents, et les décideurs politiques doivent les prendre en compte. [...]
[...] En effet, l'existence de collecteurs intermédiaires d'information (ex : Télé- rate, qui actualise les prix des monnaies), et l'existence de serveurs qui calculent en temps réel les prix des actifs en fonction de l'offre et de la demande font des marchés financiers et monétaires des marchés efficients. 2)Le concept d'anticipations rationnelles implique le dépassement de cette théorie de base pour élaborer une nouvelle forme de rationalité cependant la rationalité de l'homo oeconomicus ne doit pas être assimilée avec celle des anticipations rationnelles. En effet, Roger Guesnerie professeur au Collège de France, précise en 1992 lors de sa conférence Est-il rationnel d'avoir des anticipations rationnelles ? [...]
[...] De plus, lorsque le marché est efficient, les anticipations rationnelles accélèrent la matérialisation de la prévision. Par exemple, de mauvaises anticipations sur l'avenir incitent les ménages à accroître leur épargne de précaution, et les entreprises à ne reconstituer que faiblement leurs stocks, ce qui a pour effet de réellement déprimer l'activité. Dans les années 70, sur les marchés financiers l'utilisation par des banques centrales de l'instrument monétaire pour relancer l'activité se heurtait à la réactivité rapide des acteurs monétaires internationaux. [...]
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