La division du travail dont parle Smith est double : il s'agit d'une part de la parcellisation des tâches au sein de l'entreprise, et d'autre part de la division sociale du travail entre les différents métiers au sein d'un espace économique. La première, qui est au cœur d'un processus d'enrichissement, est très bien illustrée par le célèbre exemple de la fabrique d'épingles. Ces deux types différents de division du travail ont pour Smith des causes similaires et des conséquences identiques.
La rhétorique de Smith passe donc par une hypothèse simplificatrice, celle posée au début du chapitre I et selon laquelle « les effets de la division du travail sur l'industrie générale de la société » sont toujours et partout les mêmes que ceux que l'on rencontre au sein de « quelques manufactures particulières ». Adam Smith tend à démontrer que la D.T est l'un des principaux facteurs de la croissance économique parce ce que la spécialisation des travailleurs engendre des gains de productivité et facilite le développement du machinisme.
La cause première de la division du travail est l'échange, trait caractéristique de l'homme, ce « penchant qui les porte à trafiquer, à faire des trocs et des échanges d'une chose pour une autre. Ce penchant ne s'aperçoit dans aucune autre espèce d'animaux. » L'échange est un élément distinctif de l'ordre naturel des choses et il dicte la mise en place de la division du travail.
C'est de cette propension individuelle à l'échange que découlera la fameuse « main invisible » qui permet d'atteindre le bien commun par la seule poursuite de ses intérêts particuliers. La conséquence de la division du travail sur le fonctionnement de la société est immédiate et logique. Spécialisés, les agents économiques cessent d'être indépendants les uns des autres. Ils ne peuvent atteindre la satisfaction de leurs besoins que de manière collective. Comme Smith le souligne, « dans une société civilisée [l'Homme] a besoin à tout moment de l'assistance et du concours d'une multitude d'hommes. »
[...] Faisant l'hypothèse que la valeur des marchandises est déterminée par le travail nécessaire à leur production, Ricardo marque nettement cette relation de dépendance en affirmant que tout ce qui augmente les salaires diminue nécessairement le profit et que rien ne peut affecter les profits, en dehors d'une hausse des salaires Le salaire est donc chez Ricardo déterminant. Si les salaires restent les mêmes, les profits ne changent pas. Les profits sont en hausse ou en baisse selon les variations des salaires. [...]
[...] Quelles critiques Ricardo formule-t-il à l'encontre de Smith ? Ricardo souligne quelques incohérences du raisonnement de Smith : l'auteur de la Richesse des nations pense en effet que la valeur des biens dépend de la quantité de travail qui y est incorporée, mais il se détache du travail incorporé pour le choix de l'étalon de la valeur d'échange en proposant le recours à la quantité de travail commandé. Cependant, pour Ricardo, cet étalon souffre du même défaut rédhibitoire que tous ceux que Smith avait écartés : il subit des variations (que ce soit le blé ou le travail sur lesquels Smith s'arrête). [...]
[...] Ceci est fort peu satisfaisant et remet en cause la solidité de la critique que Ricardo adresse à Smith. Quels sont les rapports entre valeurs et prix ? Ricardo identifie valeur et prix naturel avec toujours l'idée que le travail est le fondement de la valeur des choses. La valeur ou prix naturel est le prix d'équilibre qui se résout en salaire et profit moyen (elle n'incorpore pas la rente comme nous le verrons lors de la prochaine séance). La valeur est donc à l'origine du prix. [...]
[...] De cette nature découle la seconde raison. Les bénéficiaires en seront uniquement les propriétaires fonciers, en effet les fermiers et les ouvriers agricoles ne sont pas en mesure de s'approprier la rente car ils sont en concurrence avec les autres capitalistes et ouvriers (N.B : attention, la rente ne correspond en rien au profit ou intérêt du capital) Les causes qui expliquent l'augmentation de la rente diffèrent absolument de celles qui commandent la hausse des profits. C'est un phénomène de distribution et non de production. [...]
[...] Le salaire n'est donc pas égal au produit du travail. Taux naturel du travail : taux en dessous duquel on ne peut descendre car il ne permettrait plus l'entretien du travailleur et de sa famille. Il est mesuré en fonction d'un panier de biens de subsistances indispensables et donc relatifs selon les sociétés. Taux courant du travail : il se détermine sur le marché et gravite autour du taux naturel en fonction de l'offre et la demande de travail. Il y a conflit d'intérêts entre les classes car les salaires sont grevés par les revenus des maîtres et du capital, mais en même temps l'accumulation du capital est la seule à pouvoir accroître par la suite les fonds des salaires. [...]
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