Dans "La théorie générale", Keynes restait fidèle à la théorie d'une répartition des revenus à la productivité marginale, se traduisant par l'acceptation du premier postulat classique. "La théorie générale" se contentait en outre d'introduire l'incertitude dans une économie de concurrence parfaite où l'offre de monnaie est exogène et où la fonction de production est à facteurs substituables et à capital fixe à court terme. Cette posture prêta le flanc aux interprétations monétaristes et néo-keynésiennes de Keynes laissant penser qu'en l'absence de rigidités nominales, nous sommes condamnés à devenir « classiques » à courts et longs termes.
Les travaux présentés ultérieurement appartiennent à la tradition kaleckienne. En 2004 Lavoie les définit comme « antidote à la pensée unique ». Ils remettent en cause « de nombreux mythes tirés de l'application élémentaire de la théorie néoclassique : la stimulation de la demande n'engendre pas nécessairement la hausse des prix ; la hausse du salaire minimum ou du salaire réel ne provoque pas la hausse du chômage ; cette même hausse du salaire réel n'entraîne pas fatalement la baisse du taux de profit des entreprises ; la baisse du taux d'épargne ne déclenche pas la chute de l'investissement, le ralentissement de la croissance ou la hausse du taux d'intérêt ; la flexibilité des prix ne ramène pas nécessairement l'économie vers l'équilibre « optimum ».
[...] Leur tarification optimale au coût marginal engendre cependant une recette marginale inférieure au coût moyen et donc des pertes. Le monopole doit alors financer l'activité de réseau et la gestion du réseau par une tarification au coût moyen (plus onéreuse pour l'usager) ou par un système de subventions croisées entre les activités d'intérêt général et les activités bénéficiaires de l'entreprise pour compenser les pertes dans le cas de la tarification au coût marginal Dans ces deux cas, l'entreprise ne réalise en effet pas de profit. Le profit est nul en cas de tarification au coût moyen. [...]
[...] La hausse de la part des profits permet d'ajuster la propension à épargner aux évolutions de l'investissement nécessaire pour maintenir en longue période l'économie en plein-emploi. En effet, comme la propension à épargner des salariés est inférieure à celle des capitalistes, l'épargne globale s'accroît grâce à l'épargne accrue des capitalistes, résultant de l'augmentation des profits. La modification de la répartition en faveur des profits augmente donc la propension à épargner, entraînant celle du taux de croissance garanti s/v de telle sorte qu'il s'égalise avec le taux naturel. Ce mécanisme endogène peut être contrarié en cas de tension sur le partage des revenus. [...]
[...] Elle signifie ainsi que toute augmentation de la production provoquée par une stimulation de la demande s'opère à coût constant tant que les capacités de production ne sont pas saturées. Le salaire réel n'est plus l'ennemi de l'emploi. Compte tenu de la configuration des courbes de coût, la répartition du revenu est indépendante du niveau de production jusqu'au plein-emploi. Elle est déterminée par le taux de marge. Celui-ci dépend du degré de monopole des entreprises, donné par l'indicateur de Lerner qui mesure l'écart entre le prix et les coûts marginaux. Tout accroissement du pouvoir de monopole engendre une tension sur le partage des revenus. [...]
[...] Dans le cas présent, le chômage se développerait de période en période sans accroissement de l'investissement. Il n'y a pas suffisamment de capital pour équiper toute la main-d'œuvre. Dans le deuxième cas, le taux d'évolution de l'offre de travail est inférieur au taux de croissance des capacités de production. Ceci engendre un cercle vicieux. Les capacités de production ne sont pas pleinement utilisées. L'investissement subit un effet de décélération (ou effet accélérateur inversé) dû à la limitation de la production. La croissance se trouve déprimée par une demande effective inférieure. [...]
[...] Resituée dans le contexte des débats de l'époque, l'analyse de Kaldor signifiait ainsi que les causes de la stagflation des années 70 n'étaient pas là où les monétaristes les situaient. Les politiques keynésiennes restaient pertinentes, à condition d'être accompagnées d'une politique des revenus appropriée. Leur abandon a plongé le monde occidental dans une phase de croissance ralentie. Quant aux hausses de coûts mondiaux des matières premières, elles peuvent, selon les postkeynésiens, être enrayées par la constitution de stocks tampons supranationaux. Trente ans plus tard, cette controverse resurgit à l'encontre de la politique monétaire menée par la BCE. La stratégie de la BCE est dite stratégie à deux piliers. [...]
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