Dans "La théorie des sentiments moraux", Adam Smith tente de décrire les principes de la nature humaine pour comprendre comment ils suscitent la création d'institutions communes et un comportement social. Dans ce passage, extrait du chapitre I de la partie IV, Adam Smith soutient la thèse selon laquelle la Providence puisqu'elle génère un partage équitable des richesses, doit être respectée. L'intérêt général résulte de la somme des intérêts individuels sans qu'aucune puissance publique n'intervienne sauf pour sanctionner le non-respect de cet ordre censé être naturel.
[...] L'origine, la nature de la richesse selon Smith seraient alors le travail des Hommes. On peut dire que cette idée est à la base de la théorie de la valeur-travail de Ricardo établie au siècle suivant. L'or et la monnaie ne constituent donc plus la richesse, elles n'ont en elles-mêmes aucune autre utilité que celle d'intermédiaire de l'échange. Il s'oppose clairement aux mercantilistes qui disent que la richesse est définie par la possession de métaux et de pierres précieuses, car ce sont eux qui permettent de financer les guerres, ce sont eux qui ont une valeur durable dans le temps et reconnue partout. [...]
[...] Cette idée que l'Homme ait l'illusion naturelle que le bonheur passe par la richesse et donc qu'ils les poussent à produire plus, à transformer le monde dans lequel ils vivent, n'est pas sans rappeler la pensée des physiocrates. En effet, c'est la nature qui fait que l'homme confonde richesse et bonheur. Il faut se plier aux lois naturelles selon les physiocrates. Bien sûr, il serait maladroit de confondre classiques et physiocrates. Cependant, ce passage d'Adam Smith se rapproche tout de même des physiocrates qui veulent réintégrer le monde moral dans le monde physique. [...]
[...] "La théorie des sentiments moraux", Adam Smith - partie IV, chapitre I Introduction On le sait , Adam Smith juin 1723 - 17 juillet 1790) est un économiste écossais des Lumières. Il reste dans l'histoire comme le père de la science économique moderne, et son œuvre la plus célèbre, la Richesse des nations en 1776, est un des textes fondateurs du libéralisme économique. Mais il ne faut pas oublier qu'il est avant tout un philosophe. En effet, il a été Professeur de philosophie morale à l'université de Glasgow. [...]
[...] Dans ce passage, Adam Smith soutient la thèse selon laquelle la Providence puisqu'elle génère un partage équitable des richesses, doit être respectée. C'est l'ordre naturel, l'ordre divin qui profite le mieux aux Hommes, qui leur apporte bonheur et prospérité. L'intérêt général résulte de la somme des intérêts individuels sans qu'aucune puissance publique n'intervienne sauf pour sanctionner le non-respect de cet ordre censé être naturel. Peut-on considérer le monde social comme le monde physique c'est-à-dire en fonction de l'origine divine de l'univers ? [...]
[...] Adam Smith en vient à dire que la Providence se charge de redistribuer équitablement les richesses. Le phénomène de redistribution serait alors naturel et ne nécessiterait aucune intervention d'une instance publique puisque la Providence fait bien les choses et ne pénalise en aucun cas les pauvres qui se voient distribuer les richesses et peuvent vivre grâce aux surplus des plus riches. Il est clair qu'Adam Smith s'oppose une nouvelle fois clairement aux mercantilistes qui prônent l'intervention de l'Etat. En somme, le fait que la Providence partage les terres entre une minorité de Seigneurs ne pénalise pas les pauvres puisqu'ils bénéficient d'autant de richesses que si la Providence avait fait un partage en portions égales des terres selon l'auteur. [...]
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