Cours d'Economie (Terminale) sur le progrès technique et l'innovation selon Joseph Schumpeter illustré par des exemples concrets.
[...] La fonction entrepreneuriale peut cependant décliner et avec elle l'innovation en raison des mutations qui affectent la grande entreprise moderne. L'augmentation des dimensions de la firme risque d'occasionner la disparition de l'entrepreneur-innovateur. La grande entreprise connaît la division du travail, la segmentation des fonctions et la routine des processus décisionnels. Pour Schumpeter, la fonction sociale de l'entrepreneur cède le pas à l'institutionnalisation de ce qu'on appelle aujourd'hui la Recherche-Développement Le progrès technique devient l'affaire d'équipes de spécialistes au service des états-majors des grandes sociétés, elles leur sont entièrement dévouées et ne peuvent revendiquer aucune autonomie. [...]
[...] Taille des entreprises et innovation : Pour Schumpeter, l'innovation et la taille des entreprises sont corrélées puisque la structure de marché monopolistique est généralement favorable à l'innovation. La concurrence pure et parfaite est non seulement irréalisable, mais elle est aussi non souhaitable car, en ne permettant pas le profit de monopole lié à l'innovation, elle tue l'innovation et donc la croissance. Cependant, la vision de Schumpeter est plus nuancée sur le long terme. Si l'évolution technique rend instable la position de monopole et incite donc les entreprises à innover, l'augmentation de leur taille fait disparaître l'esprit d'innovation de l'entrepreneur. [...]
[...] Certaines entreprises comme Microsoft ou Intel nous donnent l'exemple de sociétés de très grande taille en situation de monopole ou de quasi- monopole qui continuent à innover pour conserver leur situation. Les sommes considérables qu'elles peuvent dépenser en recherche-développement leur permettent de conserver leur position de leader du marché, mais elles n'en demeurent pas moins extraordinairement dynamiques. La réalité est donc nuancée ; un monopole n'a jamais intérêt à s'endormir sur ses positions sauf s'il est protégé par des règlements administratifs (cas du monopole légal). [...]
[...] En ce sens, le progrès technique est ce qui permet d'augmenter la production à volume de travail et de capital inchangé. Pour Robert Solow, le progrès technique est un résidu la part inexpliquée de la croissance, une fois que l'on a pris en compte l'augmentation quantitative des facteurs de production. On parle alors de progrès technique autonome, car il intervient comme un troisième facteur, distinct du travail et du capital. Aussi le progrès technique est-il exogène puisqu'il est extérieur au travail et au capital, il vient s'y ajouter. [...]
[...] Innovations et progrès technique : Les analyses de Schumpeter ont aussi contribué aux nombreux développements des théories contemporaines de la croissance et notamment en ce qui concerne le rôle du progrès technique dans la croissance économique. Le progrès technique est une notion très large, car il s'applique à l'ensemble des innovations entraînant une amélioration des moyens de production mais aussi des méthodes de production, de l'organisation du travail ou des marchés. Dans tous les cas, le progrès technique améliore la productivité globale des facteurs. [...]
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